Le 19 septembre, une journaliste du média d'investigation Disclose, Ariane Lavrilleux, a été placée en garde à vue et son domicile a été perquisitionné par la DGSI, le renseignement intérieur. Un signal dramatique envoyé contre la liberté d'informer et le secret des sources.
La reporter est mise en cause pour ses enquêtes sur les liens entre la France et l'Égypte, notamment sur les ventes d'armes à l'étranger. Les agents reprochent à la journaliste d'avoir signé cinq articles sur le sujet depuis 2019, dont un sur l'opération Sirli en Égypte.
Selon des documents classés "secret-défense", les forces hexagonales auraient été impliquées à des degrés divers dans des bombardements contre des civils à la frontière égypto-libyenne. D'autres enquêtes d'Ariane Lavrilleux sur la vente d'avions Rafale à l'Égypte, les armes livrées à la Russie, la vente d'obus à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, et le transfert d'armes illicites des EAU vers la Libye seraient également visées.
Des organisations en faveur de la liberté de la presse, comme Reporters sans frontières et Amnesty France, expriment leur inquiétude quant à l'atteinte, notamment, au secret des sources.
Ce mercredi 20 septembre sur la Place Masséna, plusieurs représentants des médias niçois se sont réunis, à l'appel du Club de la Presse des Alpes-Maritimes. RCF Radio, Nice-Matin, BFM Nice Côte d'Azur… Tous ont adressé leur soutien à leur consoeur. "Informer n'est pas un délit", rappellent leurs pancartes. Nice-Presse s'y associe totalement.