Dans le Sud, la musicalité des accents s’efface doucement, et nombreux sont ceux qui s’en inquiètent. D’après une étude de Preply menée auprès de 1500 Français, 62% des habitants de Provence-Alpes-Côte d’Azur estiment que leur accent perd du terrain. Entre nostalgie et pseudo-modernité, le cœur du Sud balance.
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Ah, cet accent chantant que l’on reconnaît à la première syllabe ! Celui des marchés niçois, des ruelles d’Aix ou des quais de Marseille. Pourtant, derrière le charme des voyelles allongées et des intonations « ensoleillées », les habitants sentent le vent tourner. En région PACA, plus de six personnes sur dix estiment que cette identité sonore s’efface peu à peu ! Même la Corse partage ce sentiment, avec 63 % de voix inquiètes.
Les autres régions ne sont pas épargnées. En Bretagne, en Normandie ou dans le Grand-Est, la moitié de la population voit son accent « se lisser ». Seules l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine conservent un équilibre fragile. Une tendance qui dépasse les frontières locales et questionne le rapport à la langue, à l’oralité, et à la transmission des racines culturelles.
Les accents du Sud, un trésor qui s’étiole ?
Chez les jeunes, la transformation s’accélère ! La génération Z, celle des 16 à 28 ans, est la première à percevoir ce glissement. Près de 59 % d’entre eux pensent que leur accent disparaît. Les trentenaires ne sont pas loin derrière, un peu moins marqués mais tout aussi conscients du changement. Les générations plus âgées, elles, se montrent plus sereines. Un sur deux seulement évoque une disparition.
Cette différence n’est pas anodine. Les jeunes grandissent dans un monde connecté où les voix s’uniformisent. Télévision, streaming, réseaux sociaux, mobilité… tout pousse vers une prononciation plus neutre. Le parler local devient discret, presque effacé, sauf dans les moments intimes, en famille, entre amis, ou dans le village natal.
Entre fierté et… résignation
Dans le Sud, l’accent reste un symbole d’appartenance. Il évoque le soleil, la convivialité, l’identité d’un territoire. Pourtant, même ceux qui y tiennent le plus admettent que la vie moderne laisse peu de place à cette musicalité. La mobilité professionnelle, l’école, les médias… tout concourt à lisser les différences. Le français « standard » s’impose comme langue commune, au détriment des couleurs locales.
Mais tout n’est pas perdu. Car si les accents changent, ils ne meurent pas. Ils se transforment, se mêlent, se réinventent dans un quotidien en mouvement. Peut-être qu’un jour, on parlera d’un nouvel accent du Sud. Celui d’une génération qui, tout en se connectant au monde, n’a jamais vraiment oublié d’où elle venait.
- L’étude relayée par Preply est à lire en intégralité par ici



je ne partage pas votre avis sur la disparition de l’accent du sud, pour moi, c’est bien plus qu’une façon de parler, c’est notre identité.
Nicoise est fière de l’être, j’entends très bien la différence entre un accent Niçois et celui de l’Hérault ou de Marseille et cette richesse que je défendrai toujours.
J’adore les accents !