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Après deux nouveaux accidents survenus les 28 et 30 octobre, les débats sur la chasse reprennent de plus belle. Un sujet tumultueux qui hérisse les adeptes de la discipline, face aux militants, qui y sont défavorables.
Un automobiliste blessé au cou par un chasseur, suppose-t-on, et c'est un débat qui reprend. L'homme de 67 ans qui circulait sur une quatre voies entre Rennes et Nantes est entre la vie et la mort.
L'auteur, présumé, des faits a été mis en examen lundi 1er novembre pour "blessures involontaires lors d’une action de chasse". Selon la justice, il aurait dérogé à "une obligation de sécurité ou de prudence".
Un accident survenu le 30 octobre, soit deux jours après qu'un promeneur en Haute-Savoie a été victime d'un tir de fusil au thorax par un homme qui traquait un sanglier. La victime s'en est tirée.
Ces deux événements ont remis sur la table le débat autour de l'interdiction de la chasse, ou du moins d'une restriction plus sévère.
Une polémique qui refait surface au moment où l'Office français de la biodiversité et la Fédération nationale de la chasse dévoilent leur bilan des accidents de chasse.
Dans le rapport publié le lundi 1er novembre, 3.325 accidents de chasse ont été recensés depuis 2000. Parmi eux, 421 ont causé la mort. Un bilan qui représente en moyenne 158 faits chaque année, dont 20 mortels.
Selon les deux instances, depuis 2000, les accidents seraient toutefois en baisse de 40% et les décès de 70%. Une évolution qui corrobore les propos de Xavier Bertrand.
Le président des Hauts-de-France, et candidat à l'investiture LR en vue de la présidentielle 2022, estime que "depuis 20 ans, jamais les accidents de chasse n'ont été aussi peu nombreux".
"Pas de risque zéro"
Face à la polémique, Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs a rappelé que "risque zéro n’[existait] pas".
Une justification qui n'a pas pour autant calmé les esprits, avant d'ajouter : "Il y a très peu, dans une année, d'accidents de ce genre", notamment avec pour victimes des "non chasseurs".
Dans 90% des cas, la victime est en effet le chasseur lui-même. Trois fois sur 10, il s'agit même d'un "auto-accident" causé par une mauvaise manipulation de l'arme.
Un nouvel encadrement réclamé
Malgré ces chiffres, les accidents continuent de provoquer la colère des anti-chasse. C'est le cas pour Rodolphe Gaziello, président d’une association de défense du loup. "Les familles des victimes apprécieront" a-t-il déclaré en réponse aux propos de Willy Schraen.
Le parti animaliste n'a pas retenu ses coups sur Twitter : "Quelle indécence ! La chasse est le seul loisir où des non-pratiquants sont blessés ou tués. Il est temps d’y mettre fin !"
De son côté, l'eurodéputé EELV Yannick Jadot a estimé nécessaire d'interdire "la chasse le week-end et pendant les vacances scolaires". Au micro de RMC, le candidat à la présidentielle 2022 a précisé : "Je veux qu’on puisse se balader dans la nature."
Une proposition décriée par Marine Le Pen : "Les chasseurs travaillent et ont un métier. Si vous empêchez la chasse le week-end et les vacances, autant aller au bout, et l'interdire."
L'ancien président de la République, François Hollande, a qualifié cette idée de "bizarre" estimant auprès de l'AFP qu'"il n'y a que les riches qui peuvent aller chasser en semaine".