Les célébrations approchent. À quelques jours de Noël, la période est stratégique pour beaucoup de commerçants. Mais alors comment les affaires se portent dans le Vieux-Nice ?
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À une semaine du Réveillon, la course est lancée pour de nombreux commerçants. Et pour cause : les achats des fêtes de fin d'année représentent, bien souvent, un moment crucial pour leur chiffre d'affaires.
Pourtant dans le centre-ancien, un presque-calme plat règne ce lundi 16 décembre dans l'après-midi. Les ruelles sont à peine fréquentées. Mais alors quel est le constat pour ceux qui justement le font vivre ? Nous sommes partis à leur rencontre.
"On sent que les Niçois n'ont plus d'argent"
Fabienne est propriétaire de la boutique Zébulon, spécialisée dans les vêtements pour enfants. "Le mois de décembre est très calme mais c'est comme ça depuis mi-novembre. Depuis que les touristes sont partis finalement… On sent que les Niçois, et les Français de manière générale, n'ont plus d'argent. Les étrangers ont davantage de pouvoir d'achat".
Pour cette pro, installée ici depuis trois générations, "cela fait plusieurs années qu'on le ressent. On dépend du tourisme. Quand ils ne sont pas là, les visiteurs, il n'y a plus personne. Avec des périodes très-très creuses". Concernant le marché de Noël organisé sur la place Masséna, "ça ne nous apporte pas plus de monde, comme le Carnaval d'ailleurs".
Béatrice travaille pour la confiserie Les Délices. "On n'est pas favorisés par tout ce qui se passe en ville. Les gens vont au marché et pas dans le Vieux, qui est délaissé". Du coup, "de notre côté, on a hâte que les touristes arrivent à partir des vacances scolaires. C'est eux qui font la fréquentation de nos commerces".
Un peu plus loin, Marie-Isabelle, propriétaire de la boutique d'accessoires et de vêtements Antipodes depuis 26 ans, constate que "pour l'instant, c'est assez calme. Les années précédentes, on avait un peu plus de monde à cette période. Je pense qu'avec tout ce qui se passe, c'est difficile".
"Les Niçois, quand ils vont acheter leurs cadeaux, il ne vont pas dans le vieille-ville. On est tributaires des touristes. En général, ils sont là entre Noël et le jour de l'an. À ce moment-là, on travaille enfin…"
"Les gens ont moins le moral"
Quel constat pour Colette, employée dans le magasin d'ameublement et de décoration Cabane ? "C'est un peu plus triste que les autres années. On voit que les gens ont moins le moral. C'est plus long à démarrer…"
Autre facteur à prendre en compte : "les événements qui se passent avant les fêtes, comme le Black Friday (une journée spéciale avec des réductions, NDLR), c'est un peu ennuyeux pour les petits, comme nous". Malgré tout, "on a quand même toujours notre clientèle, nos habitués !"
Du côté de la rue de la Boucherie, Sarah prépare quelques assortiments de l'épicerie fine Olio Donato. "Ça se passe bien, mais pas tout à fait autant que l'an passé. Avec l'inflation, les gens achètent beaucoup moins. On a remarqué qu'ils prennent des petits cadeaux, plutôt que des coffrets, par exemple. D'ailleurs, ce que l'on vend, c'est surtout pour les entreprises et non pas pour les particuliers". Néanmoins, "on ne peut pas se plaindre. On a quand même des locaux qui viennent".
Catherine travaille chez Aventurine, spécialisée dans les bijoux de créateurs. "La période est calme. C'est aussi le moment où pas mal de restaurants ferment, ou sont ouverts à mi-temps, donc il y a moins de monde par ici. Mais ça va redémarrer avec les fêtes…"