Comme partout dans l’Hexagone, les faits de violence sur le personnel de santé augmentent dans notre département.
C’est un tragique événement qui a alimenté l’actualité française en ce début de semaine. Lundi 22 mai, une infirmière du CHU de Reims est décédée après avoir été poignardée, tandis qu’une secrétaire médicale a également été agressée par le même suspect.
Un drame qui met en lumière un constat déjà palpable depuis de longs mois. La violence est de plus en plus le quotidien du personnel de santé, et le rapport du Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) confirme cette évolution.
On recense 23% d'agressions en plus entre 2021 et 2022
Dans son étude publiée mardi 23 mai, on apprend que ces faits ont progressé de 23% entre 2021 et 2022. Un total de 1.244 déclarations d’incidents ont en effet été recensées l’année dernière, le plus haut niveau depuis 20 ans.
La population la plus visée est sans trop de surprise celle des médecins généralistes, à 71%, même s’ils ne représentent que 43% du corps médical. Mais ces attaques touchent davantage certains départements, comme le démontre l’enquête.
15 agressions en 2021 dans les Alpes-Maritimes
Dans les Alpes-Maritimes, 15 agressions ont été recensées l’an passé, contre 8 en 2021, soit une progression de 87,5%. Ainsi, le chiffre brut ne semble pas élevé, mais le nombre est presque multiplié par 2 malgré tout. Cela reste néanmoins très loin des 191 incidents rapportés dans le Nord.
Pour comparer avec nos voisins, les Bouches-du-Rhône (98 faits de violence) sont largement les plus touchées, vient ensuite notre département, puis le Vaucluse (10), le Var (6), les Alpes-de-Haute-Provence (4) et les Hautes-Alpes (1, en baisse par rapport à 2021).
Peu de médecins vont déposer plainte
Mais la statistique la plus intéressante à observer est celle des déclarations d’agression mises en corrélation avec la démographie médicale. Avec ces 0,40%, les Alpes-Maritimes se trouvent dans le peloton des bons élèves, dans la 3e partie après les autres territoires à 0,20% ( Hautes-Alpes, Var…) et 0,30%.
Dans notre pays, le bonnet d’âne revient au Cher (3,80%), suivi de la Loire (2,70%) et le Nord (2,30%).
Plus généralement, ces violences sont de nature verbale et viennent du patient ou de son entourage. Pour les motifs, on retrouve principalement des reproches relatifs à la prise en charge (37%), mais aussi le refus de prescription (17%) ou d’une falsification de document (11%). Derrière ce trio, il y a le temps d’attente excessif (8%) ou encore le vol (9%), surtout pour les ordonnanciers afin de se procurer des médicaments en pharmacie.
Il convient toutefois de prendre ces données avec des pincettes, car il se pourrait qu’en réalité, ces attaques soient plus nombreuses. En effet, peu de docteurs portent plainte (31%) ou au moins une main courante (8%) après une agression.