Un homme de 22 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire jeudi soir, soupçonné d’avoir participé au meurtre par balle d’une étudiante de Haute-Corse en février, probablement visée par erreur, selon le parquet de Marseille.
Arrêté lundi en Balagne (Haute-Corse) par la police judiciaire, le suspect a d’abord été placé en garde à vue avant d’être mis en examen pour recel de vol en bande organisée ainsi que pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime.
Il est soupçonné d’avoir transporté jusqu’en Corse une voiture volée à Marseille (véhicule qui aurait servi lors du meurtre).
« Il est mis en examen pour des faits à la marge du dossier », précisent Mes Anna-Livia Guerrini et Antoine Giudici, ses avocats. « Il lui est reproché des actes préparatoires pour lesquels il n’est pas démontré qu’il avait connaissance du projet criminel », ajoutent-ils.
Une affaire tragique qui bouleverse la Corse et relance la lutte contre la violence armée
La victime, Chloé Aldrovandi, étudiante âgée de 18 ans, avait été tuée par balles dans la soirée du samedi 15 février à Ponte Leccia (Haute-Corse).
Les enquêteurs privilégient la piste d’une erreur d’identification (les tireurs visaient en réalité le compagnon de la jeune femme). Ce soir-là, Chloé conduisait la voiture de ce dernier et a été touchée par quinze projectiles provenant d’un fusil de chasse et d’un pistolet 9 mm lors d’un guet-apens à la sortie d’une résidence.
Les armes utilisées ont été retrouvées calcinées dans un véhicule brûlé, à une vingtaine de kilomètres du lieu du drame. L’enquête est confiée à la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, compétente pour les affaires liées au crime organisé.
Un appel à témoins a été lancé pour recueillir toute information concernant la Peugeot 2008 découverte incendiée sur la route de Tralonca (ou toute donnée utile à l’enquête).
Ce meurtre avait profondément ému la Corse. Les préfets de Corse et de Haute-Corse, Jérôme Filippini et Michel Prosic, avaient dénoncé une « violence impardonnable » tout en réaffirmant la détermination des services de l’État à poursuivre la lutte contre la criminalité organisée et les armes à feu.
À la suite du drame, un appel à manifester avait été lancé afin de dénoncer l’emprise mafieuse sur l’île.
Avec AFP



