L’ancien élu socialiste dénonce les efforts de la sénatrice LR pour réformer la Loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU). Pour lui, “l’absence de mixité sociale, c’est avant tout son bilan”.
Dominique Estrosi Sassone veut rendre la Loi SRU “moins pénalisante”. Dans un entretien accordé à la presse régionale, l’élue niçoise a expliqué vouloir “desserrer l’étau autour des maires”, au sujet de ce texte qui impose aux communes de disposer d’au moins 20-25% de logements sociaux.
Concrètement, “il faudrait faire confiance au couple maire-préfet pour conclure un contrat de mixité sociale, puisque la loi générale ne peut s’appliquer à tous les territoires de la même façon”. Tout en supprimant les sanctions existantes pour les transformer en “consignations”.
À Nice, ces prélèvements pour manque de logements sociaux s’élèvent à 400.000 euros. « Dans des territoires sous tension comme le nôtre (le prix du marché, les lois montagne et littoral…), la loi SRU, si elle a parfois permis d’avancer, est irréaliste et inapplicable !» pointait-elle dans Nice-Presse en janvier dernier. À Antibes, où la part de ces appartements à loyers modérés ne dépasse pas les 12%, la commune devra payer une amende de trois millions d’euros. Les villes peuvent être exemptées de sanctions (ou celles-ci peuvent être minorées) dans les cas où des difficultés majeures existent.
“De qui se moque-t-elle?”
Cette prise de position a fait bondir l’ancien conseiller municipal et ex-Vice-président de la Région Patrick Allemand. Parmi d’autres, Dominique Estrosi-Sassone est “responsable de la crise du logement social” dans notre ville, a-t-il tenu à réagir auprès de Nice-Presse.
“Depuis des années, elle tente par tout les moyens, au Sénat, de trouver une solution pour aider les maires (et notamment Christian Estrosi) à échapper à la loi SRU qui fête cette année ses vingt ans”.
Au sujet de l’objectif de mixité, “de qui se moque-t-elle alors qu’elle a été adjointe au Logement et à la Politique de la ville pendant douze années et qu’elle avait déjà une partie de cette responsabilité sous le mandat de Jacques Peyrat (notre maire de 1995 à 2008, ndlr)?”
Avant de conclure : “cette absence de mixité sociale, qu’elle dénonce, c’est avant tout son bilan!”
Patrick Allemand à Nice-Presse
Et aujourd’hui ?
“Ma politique repose sur un équilibre, avec des constructions raisonnées et raisonnables, de petites entités avec des logements qualitatifs, plutôt que la quantité réclamée par la loi SRU » détaillait dans nos colonnes Anthony Borré, l’actuel adjoint de Christian Estrosi chargé du Logement, le 7 avril dernier.
“J’ai 16.000 demandeurs de logement social sur la Ville de Nice. 70% des habitants de la Métropole y sont éligibles. Évidemment, cela exige de nous, on ne peut pas se dérober face à nos responsabilités.”
Anthony Borré à “Nice-Presse”
“De ce point de vue, je m’inscris dans la droite ligne de l’action menée avant moi par Dominique Estrosi-Sassone, qui a oeuvré pendant douze ans.”
“Je crois à la nécessité, à l’utilité publique de construire du logement social, et du logement tout court. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi les élus du Rassemblement national au conseil municipal s’opposent à tous nos projets de construction, dans tous les quartiers.”
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