Le projet de loi sur l'immigration en France divise la classe politique, en particulier en ce qui concerne l'article 3 qui vise à régulariser les travailleurs sans papiers dans les métiers en tension.
Les Républicains s'opposent fortement à cette mesure et menacent de déposer une motion de censure si elle est incluse dans le projet de loi. En réaction à une récente attaque terroriste, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a promis un texte plus ferme et envisage de nuancer la mesure.
Le gouvernement serait même prêt à supprimer cet article — la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension, avec une carte de séjour, d’une validité d’un an — pour faire avancer le débat, mais certains députés (l'aile gauche) de la majorité présidentielle souhaitent fermement le maintenir. Si l'article 3 est retiré, cela pourrait entraîner une désolidarisation de certains d'entre eux.
Caroline Janvier, élue Renaissance du Loiret, a notamment averti qu'elle pourrait ne pas suivre le gouvernement : "Si Gérald Darmanin venait à retirer l’article 3 , l’équilibre de ce projet de loi, qui était déjà très difficile à trouver, serait brisé. Et il est très clair que, comme une partie des députés de notre groupe, je ne le voterai" (Le Figaro du 18 octobre).
Reste à voir si Elisabeth Borne choisira de repousser la présentation du texte final, ou d'user, une énième fois, du fameux 49-3.