En France, la plupart des indicateurs de la délinquance enregistrés par la police et la gendarmerie nationales étaient en hausse l'an passé. Les augmentations les plus fortes concernent les atteintes aux personnes. Christian Estrosi réclame de nouvelles compétences pour les polices municipales.
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"Leur action reste encore trop souvent entravée". Le Maire a eu l'occasion de rappeler le 5 avril devant les huiles du gouvernement, à l'occasion du "Beauvau de la sécurité", que la décentralisation attendue se fait attendre, depuis bien longtemps.
Pourtant, "les polices municipales sont désormais reconnues comme un maillon essentiel de la chaîne". C'est celle de Nice qui avait arrêté, en quelques minutes, le terroriste de la basilique Notre-Dame fin 2020. Avant d'être invitée à défiler sur les Champs-Elysées.
Amendes plus fortes, accès aux fichiers de police…
Alors Christian Estrosi veut du concret : "Leurs prérogatives doivent être élargies, notamment en leur donnant accès aux fichiers de police. Il faudra une territorialisation des conventions de coordination selon le souhait du maire et les spécificités des communes". En clair, pouvoir définir les rapports entre nationaux et municipaux de façon la plus adaptée, en fonction des villes.
"Lutter efficacement contre cette petite délinquance qui pourrit le quotidien des Français"
"Je propose d'accroître la sanction pour non-respect des arrêtés municipaux, en faisant passer la contravention d'une 1ère à une 4ème classe (c'est-à-dire d'en alourdir le montant, ndlr). Il faut aussi permettre la verbalisation électronique forfaitaire de ces infractions".
Bientôt "un appel signé par 800 maires"
La réforme serait aujourd'hui nécessaire : "sur le plan de la loi, je propose la création du statut d'"officier municipal de police judiciaire" pour les directeurs de police municipale, qui leur permettrait de réaliser certaines enquêtes simples et de procéder à des saisies ou des vérifications d'identité, tout en restant sous le contrôle du procureur".
Enfin, Christian Estrosi plaide pour la "délictualisation" de la récidive en matière de dépôts sauvages, avec la possibilité de confisquer le véhicule, ainsi que pour la mise en place de travaux d'intérêt général en cas de non-paiement des amendes, "pour lutter efficacement contre cette petite délinquance qui pourrit le quotidien des Français".
"La vérité, c’est que l’Etat a tous les pouvoirs sur la sécurité. Ces compétences régaliennes, il devrait nous en transmettre une partie" disait-il fin mars, devant un parterre de Niçois du centre-ville. "Ce combat, je vais le mener. Très bientôt, nous lancerons un appel à une nouvelle décentralisation, avec 800 maires”.