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Réputée pour son riche patrimoine, la rue de France regorge de palais - du niçois "palai", immeubles - remarquables. Sonia Saïd, guide conférencière pour la municipalité, nous en révèle les secrets.
Palais Marie Christine
Le palais Marie Christine remonte au XIXe siècle. Une époque où Nice a vu son quartier résidentiel se développer sous l’influence de l’aristocratie européenne. "Situé près de la rue de la Buffa et de l’église anglicane, ce quartier s'est développé avec l’arrivée du tourisme hivernal, particulièrement lors de la Belle Époque."
À l'origine, cette propriété était une vaste terre cultivée, où l’on trouvait des vignes, des orangers et des oliviers. "Elle fut ensuite transformée en une résidence dédiée aux séjours d'hiver. Le nom de cette demeure s'inspire de Marie-Christine, épouse du roi Charles-Félix, qui visita Nice en 1826."
Un développement qui témoigne de l’évolution de Nice sous l’influence des élites européennes, qui ont façonné le visage de la ville telle que nous la connaissons aujourd'hui, marquée par le luxe et le raffinement de cette époque.
Palais Alphonse XIII
Le Palais Alphonse XIII, construit en 1926 à l'angle des rues de France et de Rivoli, est "un bel exemple de l'architecture de la Belle Époque." Imaginé par l'architecte Albert Galli, cet immeuble de rapport, destiné à accueillir des logements, avait également pour ambition d'abriter une salle de cinéma dans sa cour intérieure.
Composé de quatre élégantes entrées, l'immeuble s'impose par son allure imposante et son raffinement architectural. L'entrepreneur de maçonnerie a ainsi imaginé un édifice à la fois solide et esthétique, représentatif des techniques modernes de construction de l'époque. "Aujourd'hui encore, le Palais Alphonse XIII reste un témoin emblématique de l'histoire architecturale de la ville, évoquant la grandeur et l'innovation des constructions de l'entre-deux-guerres."
Palais Arnulf
Cet autre immeuble de rapport, situé à l'angle des rues de France et Saint-Philippe, a été conçu par l'architecte Charles Bellon pour Jean-Baptiste Arnulf, qui en déposa la demande de construction en 1908. "De style éclectique, il se distingue par son plan en U et s'élève sur six niveaux, avec un comble sur brisis."
L'immeuble mêle maçonnerie et pierre, avec des détails architecturaux soignés. Le premier étage noble est mis en valeur par des joints creux filants et des excroissances sculptées. Le rez-de-chaussée abrite lui des boutiques, renforçant le dynamisme du quartier. La toiture, avec ses terrassons à tuiles mécaniques et ses brisis en ardoise, complète l'élégance de l'immeuble. "Chaque détail de cette réalisation reflète l'architecture ambitieuse du début du XXe siècle."
Gloria Mansions
Construit en 1932, cet imposant édifice de style Art déco, est l'œuvre des architectes arméniens Garabed Hovnanian et Kevork Arsenian, tous les deux formés aux États-Unis. "Le promoteur, également d'origine arménienne, s'est inscrit dans la dynamique florissante de la période de l'entre-deux-guerres, marquée par l'essor de l'Art déco."
Une époque essentielle dans le développement notre cité, avec de nombreux bâtiments construits grâce à l'avènement du béton armé, "un matériau révolutionnaire permettant des réalisations massives, et complexes."
L'objectif principal de ces constructions était de créer des appartements-hôtels, répondant à la demande croissante dans nos quartiers modernes.
"Le bâtiment comporte quatre entrées, chacune donnant accès à une cour intérieure agrémentée d'une fontaine. La façade principale est orientée vers la rue de France, tandis qu'une autre s'ouvre sur la promenade des Anglais. À l'intérieur, un magnifique vitrail en mosaïque de verre coloré, posé avec de la gomme arabique, apporte une touche artistique à l'ensemble."
Villa Masséna
La Villa Masséna est un édifice emblématique de la cité, construit à la fin du XIXe siècle. "Elle n'était pas la première villa pour hivernants sur le bord de mer, cet honneur revenant à la Villa Furtado. À l'époque, la célèbre Promenade des Anglais n'existait pas encore."
De style néoclassique, la Villa Masséna fut construite par l'architecte Hans-Georg Tersling pour Victor d'Essling, arrière-petit-fils du maréchal niçois André Masséna. "Elle était destinée à servir de résidence d'hiver pour les grandes familles de l'époque. Parmi ses illustres invités, il y eut le Tsarévitch Nicolas…" En 1919, elle est cédée à la mairie, qui en fait un musée. L'inauguration a lieu en 1921, devenant un lieu clé de l'histoire locale, préservant son héritage architectural et culturel.
Passionnant ! Merci pour ce voyage danse temps