Le quartier de Saint-Isidore est en pleine mutation. Pendant longtemps, ce territoire à l'Ouest était essentiellement consacré à l'agriculture. Aujourd'hui, bien des choses ont changé !
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Il était connu pour son esprit de village et ses terres agricoles, mais qu'en est-il aujourd'hui ? Saint-Isidore, dans la plaine du Var, est en constante évolution. L'ouverture d'Ikea, du Grand-Stade, de la ligne 3 du tramway, la création de nouveaux commerces mais aussi le boom de l'immobilier…
De grands changements ces dernières années, donc. Mais alors, qu'en pensent les riverains ? Entre enthousiasme et nostalgie, le bilan reste pour le moment mitigé.
"L'avenir de Nice"?
Aux alentours du centre commercial Nice Valley, de nouveaux établissements ont pris place. Parmi eux, le bar gaming Alt+F4. "J'ai choisi de m'installer ici puisque c'est l'avenir de cette ville" avance Grégory Christophe, le responsable.
"Dans le centre, il n'y a plus de place, on va donc s'étendre dans la plaine du Var. C'est calme, à la croisée des chemins entre l'arrière-pays et Saint-Laurent-du-Var, l'autoroute est à côté, le tram s'arrête chez nous…" À la fois commerçant et habitant, Grégory sent "que tout est en plein développement, mais il reste encore beaucoup à faire".
Un peu plus loin, toujours dans la "zone nouvelle", Geoffrey Brachet, associé-gérant de la cave V and B Vauban et Nice Stade, s'est installé en août dernier : "le choix est assez stratégique. On a le premier magasin à l'Est donc ça permet de balayer un peu plus large. Ici, on touche pas mal de quartiers, notamment autour de Carros, où il n'y a pas beaucoup de concurrence".
Pour lui, "il y a une pleine expansion notamment autour du stade. Des événements sont organisés chaque année : la coupe du monde de rugby, des concerts, bientôt les JO… Ça draine du monde, ça devient une jolie zone d'activité".
De l'autre côté, le long de l'avenue Auguste-Verola, Laëtitia Cosenza est fleuriste depuis 2008. "J'ai été agréablement surprise. On a eu peur de l'arrivée d'Ikea. Finalement, on a un géant derrière nous mais on ne s'en rend même pas compte. On cohabite bien !"
Le gros point fort reste le tram, d'après elle : "c'est ce qui a vraiment fait décoller le coin". Toutefois, "d'un esprit de village on passe à un esprit plus urbain. Sauf le dimanche matin, où l'on retrouve toujours notre ambiance convivale".
Petit bémol : la circulation. "Le stationnement est compliqué. Le payant, c'était obligatoire pour les voitures ventouses. Mais beaucoup de mes clients me disent qu'ils se font aligner rapidement… "
"Personne ne se connaît"
Juste à côté de la petite église, Sébastien Panchetti, est concessionnaire de motos. "Le secteurs a bien évolué, il y a davantage d'habitations, plus de passage… Mais avant, on avait plus d'espaces avec de la facilité pour se garer. C'était accessible".
Concernant l'arrivée des nouvelles habitations : "on peut craindre que ce côté cocon se perde. Avant, on était une dizaine de grosses familles ici. Quand j'étais jeune, c'était un hameau avec la laitière, une épicerie… C'était festif. Aujourd'hui, il y du monde mais au final, personne ne se connaît. C'est plus froid. On gagne en attractivité mais on a perdu en proximité…"
Nathalie, quant à elle, y vit depuis vingt ans. "Il y a eu de nombreux chantiers. Quand je suis arrivée, ça faisait encore 'petit hameau avec des champs'. Maintenant, on trouve beaucoup d'immeubles. Après ils restent petits, donc ça ne me dérange pas trop". En hiver dernier, l'alimentation générale tenue par Jeannette Capacci a fermé : "on ressent encore moins l'esprit depuis".
"Il faut s'investir !"
Face à cette situation, "le tissu associatif fait en sorte de garder du lien" précise Maurice Tornesi, président du comité du quartier. "En avril, on a eu la traditionnelle fête de St Isidore organisée par le Comité des Fêtes. Cette association génère de nombreuses activités. Bientôt, il y aura la Fête de la musique également. On peut toujours craindre de perdre nos fondamentaux, mais l'initiative appartient aussi aux habitants ! On ne peut pas toujours attendre des autres. Il faut s'investir !"
Concernant le stationnement : "la réglementation mise en place par la mairie a permis de limiter efficacement les véhicules tampons". À présent, "on a trente minutes gratuites puis un paiement classique. Les gens peuvent faire un achat ou aller boire un café… Et surtout, ça a libéré des places. Avant, certains se servaient de la voie publique comme d'un parking".
La Mairie de Nice présentera d'ailleurs son "Plan Collines" ce vendredi 26 avril depuis le Servotel. Il a pour ambition de proposer des solutions concrètes à ces différentes problématiques. Reste à voir, dans les mois à venir, si les opinions de ces riverains auront changé.
Avec @cestrosi et @anthony_borre nous vous donnons rendez-vous vendredi 26 avril à 18h au Servotel de Saint-Isidore, pour présenter le plan Collines Niçoises que nous avons construit avec vous depuis plusieurs mois. Nous avons hâte de vous y retrouver nombreux ! #Nice06 pic.twitter.com/RHwJ8ze9Dm
— Gaël Nofri (@GaelNofri) April 23, 2024