Le maire l'annonce dans la presse du jour : Nice, qui a presque atteint son plafond d'endettement, a besoin de l'aide du gouvernement. Sinon, il faudra augmenter les impôts locaux. Sans surprise, les oppositions mitraillent.
Pour Christian Estrosi, c'est la conséquence directe "du Covid-19, de la tempête Alex et de la crise énergétique, pendant lesquels nous avons fait des investissements extrêmement conséquents". Mais aujourd'hui, Nice est face au mur de la dette.
Déjà, il va falloir reporter plusieurs projets "non prioritaires", comme la rénovation de l'Opéra. Et pour ne pas toucher aux impôts - ce que d'autres métropoles sont en train de faire - il faudrait que l'État passe à la caisse. Les oppositions - écologiste, "Reconquête" et citoyenne - réagissent dans Nice-Presse.
"Stoppons la destruction d'Acropolis"
"Fin juin 2022, j'avais déjà pointé notre situation financière extrêmement préoccupante. L'adjointe aux finances m'avait contredit dans un sourire. Et aujourd'hui, c'est la panique" entame le conseiller municipal Jean-Christophe Picard.
Pour celui qui siège parmi les rangs de "Nice Écologique", "on renonce aux projets de préservation du patrimoine, mais pas aux grands desseins mégalomaniaques, comme la démolition du palais Acropolis".
"Christian Estrosi pointe l'impact de l'Ukraine, de la tempête… Il oublie qu'il a déjà plusieurs fois augmenté ou créé des impôts, bien avant tout cela. Notre dette ne date pas d'il y a quelques mois, la Chambre régionale des comptes s'en est déjà alarmée".
Jean-Christophe Picard termine : "arrêtons de pleurnicher auprès de l'État. La méthode Estrosi, c'est de gérer n'importe comment et d'augmenter nos impôts. Aujourd'hui, il faut stopper les projets trop coûteux, comme le 'super-commissariat' Saint-Roch, le plus cher de France, et se concentrer sur l'essentiel".
De son côté, la présidente de "Nice Écologique" estime que "les coûts exorbitants liés aux grands projets nous empêchent d'investir correctement dans les écoles. Il faut maintenant être assurés que les nouvelles lignes de tramway seront livrées comme prévu. C'est un impératif pour la transition écologique".
Dans l'immédiat, appelle Juliette Chesnel-Le Roux, "il faut sursoir à la démolition d'Acropolis".
"Estrosi est piégé par Estrosi"
"Consternés, mais pas surpris. On attendait le couperet" tacle Philippe Vardon pour le groupe "Retrouver Nice", apparenté "Reconquête".
"Puisque l'Etat ne paiera pas, ce sont les Niçois qui passeront à la caisse, dans un contexte d'inflation générale, et alors qu'on leur a augmenté les tarifs des transports en commun. C'est une annonce extrêmement brutale".
"Le maire n'abandonne pas pour autant certains projets délirants et très coûteux, alors mêmes qu'il s'agit de ceux qui sont les moins souhaités par les Niçois, comme la démolition d'Acropolis. C'est une véritable fuite en avant. Aujourd'hui, Estrosi est piégé par Estrosi".
"Si nos finances étaient saines, nous pourrions faire face aux coups durs".
"Pour que tout ne s'effondre pas comme un château de cartes, agissons sur trois points : la sécurité, les transports et éviter une hausse des impôts".
"Nous risquons une mise sous tutelle"

Patrick Allemand n'est plus conseiller municipal depuis 2020, mais il l'était entre 2008 et les dernières élections, parmi les socialistes. Il dirige aujourd'hui le collectif citoyen "Nice au Coeur".
"Tout ça n'est pas neuf, j'ai mis en garde la municipalité tout au long des deux mandats précédents. À présent, nous sommes au point de limite. Nous risquons la mise sous tutelle".
"Je ne crois pas à un renfort de l'Etat. Suspendons les démolitions, et faisons du tramway une priorité, sans décaler le calendrier".