Depuis les années 1990, la pratique de l'apnée a considérablement évolué. Ralentir, lâcher prise… Cette discipline a su s'imposer et séduire de plus en plus d'adeptes. Plein zoom sur ce sport étroitement lié à notre cité.
Popularisée par le film Le Grand Bleu de Luc Besson en 1988, l'apnée connaît un engouement depuis ces dernières années. Peu à peu, elle a pris ses quartiers mais a aussi connu quelques difficultés à s'établir pleinement.
Vous voulez en savoir plus ? On vous invite à faire le grand plongeon dans l'histoire de ce sport bien d'ici. Car oui : l'apnée moderne a vu le jour dans la capitale azuréenne et ses alentours il y a trente ans ! Autre exemple de cet ancrage local, Aurore Asso, figure du milieu, est aujourd'hui élue municipale niçoise chargée de la mer, et de l'écologie.
"Réglementer les records"
Derrière la création et le développement de ce sport, une équipe de Niçois passionnés. Parmi eux, Claude Chapuis. "En 1990, j'ai remporté un record du monde" détaille-t-il. À la suite de ça, il organise, avec Roland Specker, apnéiste également, des stages. Le premier dans la rade de Villefranche. "Cela a permis de proposer 'la gueuse' aux gens, en évitant qu'ils se tuent. C'étaient des 'allumés du grand bleu', ils faisaient n'importe quoi (à l'époque, certains ont tenté des records pour imiter le film, NDLR)". Aucune réglementation n’existait alors.
Dans la foulée, AIDA, l’association internationale pour le développement de l’apnée est fondée. Le but ? Créer des règles pour reconnaître les records. "Mais les gens ont continué. Chacun réalisait ses performances dans son coin avec des huissiers. Je ne trouvais pas ça très intelligent sur le plan sportif. J'ai alors créé les premiers règlements de compétition en 1995".
Le premier championnat du monde arrive en 1996. "L'événement s'est passé à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Il y avait cinq pays" continue Claude Chapuis, l'un des instigateurs. "Je vais oser dire, qu'à partir de ce moment-là, on peut dater la naissance de l'apnée sportive moderne. Les participants venaient faire une compétition, en même temps, au même endroit, dans la même eau et avec les mêmes juges".
"En 2000, le troisième championnat du monde a lieu. On a créé des compétitions séparées femmes-hommes". La pratique et ses champions sont reconnus, notamment au niveau médiatique. Vingt-quatre pays participent. En 2005, "le premier championnat individuel s'est tenu. Avant, c'était uniquement en équipe".
Engouement du grand public
Au fur et à mesure, le chemin de ce sport s'est donc tracé. Mais alors qu'en est-il aujourd'hui ? "La maturation a été longue mais je pense qu'on y est arrivé. Les athlètes sont de vrais professionnels, très entraînés et cadrés. On est dans un vrai système sportif". Et cela ne concerne plus uniquement la compétition… De plus en plus d'adeptes s'intéressent au côté loisir.
Cédric Palerme, moniteur au Centre International de Plongée en Apnée à Nice, constate que "si l'on veut pouvoir pratiquer, il faut se connaître, savoir comment notre corps réagit, reconnaître les sensations… De plus en plus de personnes viennent pour l'aspect bien-être, et recherche de soi-même".
À la base, "c'étaient surtout des étudiants de sport. Les premiers groupes à Nice étaient orientés vers les performances, les records". Mais depuis quelques années, "il y a un développement vers le grand public".
"De manière générale, on s'intéresse davantage au bien-être : que ce soit au niveau de la nourriture, du rapprochement avec la nature, de la respiration… Pour beaucoup, l'apnée fait partie de ce monde-là. Le boom de ces activités ont entrainé ce sport avec elles. Les gens s'inscrivent au club pour pratiquer le bien-être dans l'eau, pas pour faire des performances".
Du côté de Marick, responsable de Chango Diving, l'école d'apnée sur le Port de Nice, le constat est similaire : "il y a de plus en plus d'adeptes. Ceux qui aiment la mer ont tendance à vouloir découvrir cette pratique. Ils se rendent comptent que c'est accessible à tous. L'apnée, ce n'est pas uniquement des records".
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