La préfecture a signalé à la justice des éléments qu'elle juge suspects, ce que la Métropole avait également fait, il y a un an et demi. L'enquête se poursuit : elle porte sur plusieurs millions d'euros de probables malversations.
Le Canard enchaîné évoque ce 26 novembre un document d'un millier de pages. Selon le palmipède, le préfet des Alpes-Maritimes Hugues Moutouh a transmis au Procureur de la République l'existence de "bizarreries de gestion commises par la métropole niçoise après le passage destructeur (210 millions d’euros de dégâts) et meurtrier (18 morts) de la tempête Alex, les 2 et 3 octobre 2020".
Le représentant de l'Etat dans les Alpes-Maritimes - qui n'a pas répondu à Nice-Presse - aurait découvert des anomalies liées aux marchés publics locaux ouverts dans le cadre de la reconstruction des vallées sinistrées.
L'enquête doit établir si certaines opérations ont été payées alors qu'elles n'aurait pas été réalisées correctement, voire pas réalisées du tout. Plusieurs entrepreneurs maralpins et agents de la Métropole ont déjà été interrogés ces derniers mois. Des perquisitions avaient été menées en mairie, dans certaines directions et sociétés privées.
Philippe Pradal, l'un des principaux décisionnaires du côté de la Métropole Nice-Côte d'Azur - présenté à tort comme le "premier adjoint" - était aussi l'expert-comptable de l'une des entreprises litigieuses, ce qui figure dans le rapport du préfet.
L'avocat de la collectivité, Olivier Baratelli, a transmis une réponse écrite aux journalistes ce mardi soir. Il y rappelle que c'est la Métropole elle-même qui avait déclenché l'affaire en février 2023, après avoir découvert des "anomalies comptables". Elle s'est depuis portée partie civile, et a promis d'obtenir réparation si des malversations avaient été commises.
Pour finir, le conseil de l'agglo note que la reconstruction s'est organisée sous l'oeil de l'Etat, qui avait nommé un préfet délégué.
Cet article du Canard enchaîné intervient au coeur d'un contexte politique particulier, dans lequel le président de la Métropole, Christian Estrosi, et le préfet, Hugues Moutouh sont en guerre ouverte.
Le premier accusant le second d'incompétence face au narcotrafic, après avoir réclamé son renvoi tout l'été. Le représentant de l'Etat est aussi accusé d'être de parti pris en faveur du rival Eric Ciotti, et d'entraver la Métropole en gelant des procédures. Les opposants du premier magistrat espèrent, eux, qu'une affaire de ce type puisse l'empêcher de remporter les prochaines municipales, pour lesquelles il part largement favori.
Tout ces gens qui paient au prix fort les magouilles C'est maintenant que le préfet se réveille ??