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INTERVIEW. Gradé de la gendarmerie, ex-premier adjoint de la Ville de Nice et conseiller départemental il y a dix ans, Benoît Kandel est le candidat investi par le Rassemblement national dans la troisième circonscription des Alpes-Maritimes (Nice Est, Falicon, La Trinité et Saint-André) pour les législatives de juin.
Nice-Presse : on vous a connu à l'UMP, au CNIP, chez Reconquête… Qu'est-ce que vous fabriquez au Rassemblement national aujourd'hui ?
Benoît Kandel : J'ai toujours travaillé à l'union des droites. Je suis allé à Reconquête pour ça, j'ai dirigé le mouvement dans les Alpes-Maritimes pendant 5 semaines. On m'a dit que Philippe Vardon allait nous rejoindre, en nous l'imposant. Il est radical, extrême, avec un profil identitaire. Nos électeurs se seraient enfuis. Il aurait amené 30 personnes, tout en égarant 3.000 autres ! En politique, on ferme sa gueule ou on démissionne. J'ai choisi la deuxième option. À une époque où Zemmour n'était pas au creux de la vague…
C'est vous qui avez toqué à la porte du RN 06 ?
Non, Alexandra Masson (ex-porte parole du parti, ndlr) et des cadres parisiens m'ont approché juste après le second tour de la présidentielle, en m'expliquant que Philippe Vardon serait débarqué. J'ai réfléchi quelques jours, mais je n'allais pas rester dans mon canapé à regarder le pays se dégrader.
J'avais d'ailleurs déjà rencontré Marine Le Pen dès 2013, j'avais failli la rejoindre.
Les militants locaux du RN peuvent être troublés, vous n'aviez pas la carte du parti il y a encore quelques jours et vous n'avez jamais appelé à voter Le Pen…
J'avais des gens du Rassemblement national sur ma liste aux municipales de 2020. Déjà, Philippe Vardon faisait fuir. Mais ce n'est pas mon adversaire principal.
Qui est-ce alors ?
Le candidat macroniste, et celui de l'union de la gauche (NUPES). Laurent Castillo des Républicains ne fera pas un gros score, puisqu'il est coincé entre notre droite, et Renaissance (ex-LREM).
Mais Philippe Pradal n'est sans doute même pas macroniste, Christian Estrosi a dû lui imposer cette étiquette Horizons. De la même façon que je l'ai vu donner des étiquettes de gauche à des élus de son conseil municipal pour faire illusion. Philippe Pradal, je le connais : passé par le RPR, il a eu des positions très à droite. Aujourd'hui, il trahit ses convictions.
Je suis très surpris qu'il soit soutenu dans cette candidature avec cette casserole : en 2019, il a été condamné par la justice, avec une peine lourde. Mais bon, dans le système Estrosi, on se permet à peu près tout.
Quel regard portez-vous sur les investitures du RN dans le pays niçois ? Le parti envoie une inconnue qui a milité pour Christian Estrosi dans la 1ère circo, et un Parisien dans la 5ème…
Pour l'une, c'est ridicule : elle connaît très bien le quartier, il n'y a pas de débat. Pour l'autre, le parachutage concerne tous les partis, et un député représente la Nation, pas seulement un territoire.
Voter pour un député qui aura des marges de manoeuvre très limitées dans l'opposition, c'est vraiment utile ?
On a vu pendant 5 ans que les députés macronistes n'ont servi à rien. L'Assemblée nationale n'était qu'une chambre d'enregistrement. Il faut une vraie opposition face à Emmanuel Macron, avec des élus qui ont la connaissance du terrain, et un vrai parcours professionnel. Et nous allons nous battre pour gagner, pas pour être dans l'opposition.
Quel député seriez-vous ?
J'ai un avantage : mon parcours. J'ai connu un grand corps de l'Etat pendant vingt-ans, avec la gendarmerie. J'ai été conseiller ministériel (auprès de Christian Estrosi, ndlr) premier adjoint à Nice, conseiller général… Et à présent, je travaille dans le privé.
Tout cela m'a permis de voir la France réelle, la vraie vie. J'ai vu la violence, la misère, les problèmes de logement, le quotidien…
Pour porter quels projets ?
Je me positionnerais sur des questions de sécurité, d'immigration et de défense. Nous devons donner plus de moyens à notre armée pour nos conflits extérieurs, et d'effectifs aux forces de l'ordre contre la délinquance. Il faut aussi réformer la légitime défense.
Avec, demain, Eric Ciotti ?
Je le connais très bien. Evidemment, nous pourrions travailler ensemble, sans aucune difficulté. On se parle, nous avons quelques échanges. C'est quelqu'un d'intelligent, d'ouvert.
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