- Vous lisez un épisode de “Libération, l’identité préservée”, l’un des dossiers de Nos Quartiers, le magazine qui parle de vous.
La mythique cité marchande inaugurée en 1921 perdure depuis plus de cent ans dans le quartier de la Libération. Pour le plus grand bonheur des locaux.
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Un parfum d'antan, qui sent bon le Nice des années 1930, à l'angle de la rue Flaminius Raiberti. Avec sa façade ocre, son appellation qui en jette, et ses nombreux commerçants attachants, la cité marchande édifiée entre deux guerres est restée authentique, au point d'être aujourd'hui l'âme du quartier, au même titre que le marché de la Libération, malgré une notable perte de vitesse.
Ce n'est d'ailleurs pas rare de croiser des Niçois, avec des fraises de chez Manuel Papa ou des salades des Cassar, venir faire un tour du côté des Docks de la Riviera après avoir écumé le marché de la Libé. Une galerie sinueuse, atypique, où se succèdent toutes les générations, commerçants comme clients.
Viandes, poissons, fruits, légumes…
Propriété de la famille Orengo, la cité abrite une vingtaine d'exposants, dont onze stands intégrés, avec des commerces variés, où l'on retrouve boucherie, fromagerie, traiteur, poissonnier, charcutier, épicier, primeur et boulangerie.
Des artisans avec un point commun : une hospitalité que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. Parmi eux, Brandon Martino, présent depuis dix ans et qui a repris le stand de sa mère, une épicerie fine où l'huile d'olive, les champignons, les fruits et les légumes sont rois.
"C'est la saison qui commence, lance-t-il dans un sourire. On vient de traverser les mois les plus compliqués, mais avec les beaux jours qui reviennent, on est tous impatients de servir nos clients."
Des habitués, qui se mêlent parfois aux touristes, lesquels découvrent une façon de faire à la niçoise, où certaines familles sont installées depuis des générations. C'est le cas de la boucherie Carlicchi Zelino, une institution dans la galerie depuis 1947. En ce mardi matin, une heure avant le déjeuner, tout s'active.
De génération en génération
Une dizaine de badauds forment une file d’attente, pressés de passer commande. "Ici, la viande est tendre, cela n'a rien à voir avec celle des grande surfaces", assure l'un d'eux. "C'est important de faire vivre ces commerçants. Il y a un échange, ils nous connaissent, nous aussi. C'est une ambiance chaleureuse", ajoute une autre.
Une cité marchande qui fait l'unanimité, mais qui a bien failli disparaître. Au début des années 1950, à cause d'un incendie. Ravagée par les flammes, elle renaît pourtant de ses cendres quelques années plus tard.