L'opposition alerte sur l'impact économique de ce projet. La Ville rassure.
Sommaire
Ils dégainent la veille du Conseil municipal.
Ce mercredi 12 octobre, les élus du groupe d'opposition Retrouver Nice (ex-RN et Reconquête) présentent une étude sur les conséquences de la démolition du Palais Acropolis.
"Trois nouveaux éléments nous conduisent aujourd’hui à nous mobiliser dans la défense du tourisme d’affaire de notre ville de Nice, et plus largement de notre Métropole", font-ils valoir.
Dans ce document auquel Nice-Presse a pu avoir accès en avant-première, ils pointent les effets de ce chantier sur les personnels, sur la rentabilité de l'activité de congrès mais aussi "l'absence de vision" du maire, Christian Estrosi.
Lequel entend démolir ce centre de congrès pour y étendre la Coulée verte, poumon vert du centre-ville, et réhabiliter une friche à l'Ouest, plus à même de s'imposer à l'international.
Un vote est prévu demain en Conseil municipal. "C’est un outil majeur du tourisme à Nice, essentiel pour son économie et son attractivité, qui va disparaître, laissant sur le côté plus de 50 salariés" estime l'élu Jean Moucheboeuf.
Report du vote ?
"Christian Estrosi n’a cessé de mépriser le personnel de la régie", chargée de la gestion de l'activité, dénonce Retrouver Nice. "Aujourd’hui, en dépit des promesses faites au personnel de continuité de l’activité (…) la municipalité envisage des solutions de reclassement et fait peser sur les salariés le risque d'une suppression".
L'opposition reproche à la mairie d'avoir annoncé des changements contradictoires propres à déstabiliser ces employés. Ce qui serait "soit de l’incompétence, soit suicidaire", bombarde-t-elle.
Retrouver Nice rappelle ensuite qu'Acropolis a fait une belle année en 2019, "avec 19,5 millions d'euros et un bénéfice net de 2 millions d'euros". "Sur la période 2023-2027, c’est donc à une perte de près de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires qu'il faut s'attendre".
Toujours selon les calculs de l'opposition, les retombées économiques indirectes liées à l’exploitation du Palais s'élèveraient à 650 millions d’euros annuels. Soit, sur la période qui précèdera la livraison du nouveau PEC… 3,25 milliards d'euros qui nous fileraient sous le nez.
Une estimation très vague qui est basée sur les chiffres du tourisme sur la Côte d'Azur, donc pas sur Acropolis et Nice précisément…
D'après les élus, "il sera difficile" de faire revenir à Nice des évènements qui auraient entretemps migré vers d'autres métropoles, en France ou à l'étranger.
"Ce sont les restaurateurs, les hôteliers, nos commerces du centre-ville et plus globalement tous ceux qui gravitent autour du tourisme et du tourisme d’affaires en particulier qui vont être impactés économiquement et durablement".
Estimant les débats "mal préparés", Retrouver Nice va par ailleurs demander le report du vote programmé au Conseil municipal du 13 octobre.
Ce que dit la mairie
Christian Estrosi a répondu à certains des questionnements soulevés ci-haut à l'occasion du dernier conseil métropolitain, la semaine dernière.
Le maire-président rappelle que la ville a pu recevoir "6 millions de visiteurs sur la saison", qui ont permis de faire augmenter la fréquentation de notre territoire alors même que le Covid a entraîné l'annulation de certains congrès.
Jugeant l'équipement actuel "dépassé", il assure que la capitale départementale sera demain en mesure de se mesurer à Milan et Barcelone.
Avec une hausse de l'activité de +50% à terme, d'après une estimation de la Métropole que nous évoquons en vidéo par ici.