Sur un terrain constructible de 3500 mètres carrés niché à Cimiez, la municipalité a choisi de privilégier l’agriculture urbaine, plutôt que de nouvelles constructions. Catherine Moreau, adjointe en charge de ce projet, nous en a présenté les grandes lignes.
Véritable mine d'or qui a fait naître tous les fantasmes, le terrain Verani aurait pu être cédé à un promoteur, pour la construction d'une nouvelle résidence en plein coeur de Cimiez. Avec une vue mer à couper le souffle.
"Mais les riverains et Christian Estrosi lui-même étaient opposés à cette idée", rappelle l'élue Catherine Moreau, qui, en 2020, a rapidement pris en charge ce dossier. "Il fallait trouver une manière intelligente d'occuper ces 3500 m². Nous avons d'abord pensé à un espace vert public, mais l'accès au terrain est privé, ce qui compliquait les choses."
Développer un jardin sur plusieurs années
L’idée d’installer un maraîcher ou un agriculteur a également été étudiée, mais le Plan Local d’Urbanisme (PLU) ne permettait pas d’exploitation agricole.
"Nous avons dû écarter plusieurs options pour respecter les contraintes légales, mais cela ne nous a pas découragés." Avec l'idée de "reconnecter nos jeunes à l’agriculture, surtout en milieu urbain" la collectivité a finalement privilégié la solution d'un véritable "plateau technique", en partenariat avec le lycée horticole d’Antibes (Campus Vert d'Azur).
"Ils cherchaient à développer des compétences dans l’Est du département, et nous avions le terrain parfait pour cela. Ensemble, nous avons décidé de créer une plateforme d’apprentissage qui permettra aux élèves de se former directement sur le terrain."
Cette collaboration s’étendra sur plusieurs années, avec des apprenants attendus dès novembre. "Nous avons également signé une convention avec l'AnimaNice pour que les cours théoriques aient lieu sur place. Ils n'auront plus besoin de se déplacer jusqu’à Antibes pour suivre leur formation pratique à Nice."
Entretenir le lien avec les habitants
Pour mener à bien ce projet, la Ville a financé à hauteur de 140.000 euros la viabilisation du terrain, avec la construction de deux chalets en bois pour stocker le matériel et permettre l'accès à des vestiaires.
"Le Campus Vert d’Azur a signé une convention de cinq ans pour encadrer le projet, et plusieurs espèces seront plantés : des arbres fruitiers, des haies, des espaces forestiers. Nous voulons que ce lieu devienne un exemple de ce que l’agriculture urbaine peut offrir."
Catherine Moreau insiste également sur l’implication des Niçois dans ce projet. "Nous souhaitons que les résidents puissent participer à des ateliers de taille d'arbres, de plantation, et à d'autres activités. C'est une façon de maintenir le lien avec la communauté."
Si certains espéraient voir un parc ou même un parking sur cet emplacement, l'édile assure qu'il a fallu "tenir compte des réalités. Ce projet est le parfait compromis : il respecte l’esprit résidentiel et calme de Cimiez."
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