Nice : riverains et commerçants de la rue de France veulent du changement, voici leurs attentes

Axe emblé­ma­tique de la ville, à la fois fréquenté par les locaux et les touristes, la rue de France regorge de commer­çants. Cependant, certains d'entre eux, tout comme quelques riverains, attendent des rénovations.

Yvan, commerçant installé ici depuis vingt-​cinq ans, ne cache pas sa frustration. "Le secteur n'évolue pas, les magasins ferment, les sans-​abri viennent pourrir la rue, et plus personne ne parle français. J'ai une clientèle fidèle, heureu­sement. Mais la rue est à deux vitesses : tout est fait pour le haut, vers le Carré d'or, tandis que le bas est délaissé."

Selon lui, le secteur souffre d'une dégra­dation progressive depuis une décennie, avec des trottoirs en mauvais état et un manque de rénova­tions. "J'appelle à une moder­ni­sation, en s'inspirant du boulevard Gambetta." Difficile, l'un étant deux fois plus large que l'autre.

Des efforts de propreté et de sécurité attendus

Claude, fleuriste depuis dix ans, partage ce constat : "les corbeilles ont été supprimées, et les touristes jettent leurs déchets partout." Comme beaucoup d'autres commer­çants, il pointe du doigt un manque d'entretien, malgré les efforts des services de la ville. "Le nettoyage est fait, mais une heure après, c'est comme si de rien n'était."

En plus de la propreté, Claude déplore le souci des trotti­nettes circulant en toute liberté sur les trottoirs, un danger pour les piétons. Il reconnaît tout de même les aspects positifs d'une rue "très fréquentée", qui lui apporte une clientèle non négli­geable et booste son chiffre d'affaires.

Habitante depuis plus de quinze ans, Isabelle dénonce, elle aussi, une inégalité de traitement par rapport à d'autres quartiers. "Quand on voit ce qui a été fait pour le Vieux-​Nice, le Port ou la Promenade, on se sent délaissés. Il n'y a pas de réelles rénovations."

Bus et des places de stationnement attendus

La rue reste néanmoins dynamique, selon elle, grâce aux nombreux commerces de proximité qui y sont installés. "Ils apportent une vraie dynamique et facilitent notre quotidien, ce qui rend la rue vivante et convi­viale. Mais pour préserver cela, elle a besoin d'attention, notamment en matière d'infrastructures et de propreté."

Michael Gross, gérant de Gambetta Optique et président-​fondateur de l'association des commer­çants Avenir Gambetta, apporte une perspective plus nuancée. "On ne peut pas nier que le quartier s'est apaisé. Il se trans­forme, et c'est globa­lement positif."

Mais il soulève également certaines problé­ma­tiques, notamment le station­nement, un véritable casse-​tête pour les visiteurs et les commer­çants. "Les parkings publics sont loin, celui du Palais Masséna est souvent plein (ce que Parcazur dément, NDLR) et éloigné de la partie ouest."

Le fondateur d'Avenir Gambetta souligne également une lacune : l'absence de bus à haut niveau de service, qui pourrait attirer une nouvelle population. Un projet promis par la Métropole, qui devrait arriver mi-​octobre. Pour ce qui est du chantier plus général de la rue de France, il figurait parmi les promesses du candidat Christian Estrosi en 2020.