Newsletter gratuite
Durant une semaine, plusieurs jeunes niçois montent sur la scène du kiosque du TNN, pour la troisième édition de "Lettres à… Mon Amour". Un projet pédagogique qui leur permet d’explorer la force de l’écriture mais aussi de sa représentation théâtrale.
"J'aimerais vous parler de quelque chose, c'est pour moi très précieux", "vous êtes tout ce que je désire", "mes pensées sont remplies de toi"… Du 2 au 6 mai, des mots doux résonnent le long de la Promenade du Paillon.
Et pour cause : plus de 600 collégiens, lycéens et étudiants, venant de différents établissements, participent au projet pédagogique "Lettres… à mon amour", lancé par Muriel Mayette Holtz, la directrice du TNN depuis 2019.

"Avec les comédiens, on a d'abord réalisé trois séances de deux heures avec eux" détaille Eve Pereur, chargée du projet et membre de la troupe. Les jeunes ont été guidés dans l'écriture des lettres d'amour, puis dans la manière de les "mettre en voix". La restitution en public, le "marathon des mots", constitue la dernière étape.
"Mettre de l'intime sur scène"
"Cette année, nous sommes partis du roman 'Plonger' de Christophe Ono-dit-Biot." Les élèves n'ont pas seulement découvert l'ouvrage, ils ont également pu rencontrer l'auteur, avant de se lancer.
"Il s'agit d'une vraie histoire d'amour, on a essayé au maximum de les confronter à ce sentiment" poursuit Eve Pereur. "Quelques-uns n'ont pas joué le jeu au maximum car c'est difficile, surtout pour les plus jeunes, comme les collégiens. Ils parlent alors de leur chien ou de leurs parents…"
À travers la réalisation de ces lettres, mais aussi en prenant la parole en public pour les déclamer, les élèves ouvrent donc leur cœur. "On parle de l'intime et de la manière de le mettre sur scène. C'est prendre de la distance et leur faire toucher du doigt l'écriture théâtrale."
Des jeunes ravis
Ce mercredi 4 mai, c'était au tour des lycéens du Parc Impérial de monter sur scène. Durant toute la matinée, ils ont défilé sur la scène, un par un.
Parmi eux, Hanaé Gouhier, élève de première : "ma lettre est une fiction inspirée de deux histoires que j'ai vraiment pu vivre. Ça m'a beaucoup plu, j'ai même trouvé que c'était amusant au final. Avant de passer, j'étais un peu stressée, mais ça a été."
Idriss Khamla, en première également, avait quant à lui peur de s'exprimer sur l'amour. "J'ai décidé de traiter ce sujet d'une manière originale : j'en parle comme si je le voyais comme une maladie. Ça m'a permis d'évacuer la pression, de prendre du plaisir en m'exprimant."

Une fois que chacun a pu passer, les lettres sont accrochées "dans les airs", sur un fil tendu aux abords immédiats du parc. "C'est beau à voir, finalement ils les laissent un peu flotter, détaille Adrian Benejam, étudiant au Pavillon Bosio et chargé de la scénographie. Ça crée un petit ciel."