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Réputée pour son riche patrimoine et ses bâtiments d'exception, la rue de France regorge d'anecdotes. Découvrez cinq d'entre-elles, qui participent à la légende du coin.
1. Ancienne grande entrée de Nice
La rue de France rappelle une époque où la ville n'était pas encore française, sauf durant une brève période de 1792 à 1814. Avant l'annexion de Nice à la France en 1860, la ville appartenait à la Maison de Savoie. Pour rejoindre le pays voisin, dont la frontière se trouvait alors sur le fleuve Var, il fallait alors emprunter la "route de France". Cette dernière reliait l'actuelle place Masséna au bois du Var, et menait à un pont permettant d'atteindre le village de Saint-Laurent.
La route de France était un passage animé, parcouru par les voyageurs, les soldats, et les paysans. Au sud, elle longeait des landes desséchées par les embruns marins et des marécages situés à l'embouchure des vallons. Au nord, en revanche, ce sont les riches jardins maraîchers et les cultures vivrières de la vaste plaine agricole niçoise qui s'étendaient, jusqu'aux collines environnantes.
2. La sœur de Napoléon y a séjourné
Lors de l'annexion, la Promenade des Anglais est prolongée jusqu'au pont de Magnan, où se trouvait l'octroi. Le long de cette route, de luxueuses villas y ont été érigées, face à la mer, avec leurs principales entrées sur la rue de France et de magnifiques jardins côté mer. Parmi ces demeures somptueuses, la villa Furtado-Heine, construite dans les années 1780 pour Lady Penelope Atkins, épouse de Lord Rivers, occupait une place particulière.
Confisquée pendant la Révolution, elle est rachetée par Sébastien Grandis, un Niçois, qui la loue à des personnalités influentes de l'époque, dont Pauline Borghèse, la sœur de Napoléon. Laquelle y a séjourné en 1807 et 1813, renforçant le prestige de cette résidence.
En 1882, elle est acquise par Cécile Furtado-Heine, veuve d'un banquier, qui en fait don au ministère de la Guerre en 1895, pour qu'elle serve de maison de repos aux officiers. Bien que modifiée et surélevée pour cette fonction, la villa Furtado-Heine reste l'un des exemples de l'architecture du XVIIIe siècle sur le front de mer niçois. Elle a été classée Monument historique en 1961.
3. Berceau de la villégiature d'hiver à Nice
À partir de 1706, avec la disparition des murailles de la cité de Nice, la ville a commencé à s’étendre le long de la "route de France". Cet axe est rapidement devenu un lieu prisé, notamment avec l'essor des échanges commerciaux et l'arrivée de la villégiature d'hiver, attirant une clientèle riche et internationale.
Au cours de la Restauration, le faubourg de la Croix-de-Marbre s'est rapidement développé. De nombreuses villas, immeubles et hôtels ont été construits pour répondre aux besoins des hivernants. Nice était particulièrement appréciée, non seulement pour ses promenades en bord de mer, mais aussi pour les balades dans la campagne environnante.
Sous l'Empire, la route est intégrée à la route impériale n° 7, future route Nationale 7, renforçant son importance stratégique. Mais au fil du temps, l'urbanisation croissante a conduit à des problèmes de circulation, surtout avant l'ouverture de la zone piétonne rue Masséna et de la voie de contournement Mathis dans les années 1970. L'axe témoigne de l'évolution urbaine de Nice et de son histoire liée au tourisme et aux échanges commerciaux.
4. Un monument en pierre protège une croix de marbre
Le 18 juin 1538, une rencontre historique eut lieu à Nice entre trois des plus grandes figures de l'époque : Charles Quint, empereur du Saint-Empire romain germanique, François Ier, roi de France, et le pape Paul III. Cette réunion marqua la signature de la Paix de Nice, mettant fin à la huitième guerre d'Italie, un conflit dévastateur qui avait secoué l'Europe au XVIe siècle.
Pour commémorer cet événement, un monument fut érigé en 1568. Symbole de paix, il représentait l'union des trois puissants dirigeants. Il a subi de nombreux outrages au fil des siècles… Renversé par une tempête en 1668, il est restauré à plusieurs reprises, avant 1880, où un acte de vandalisme le détruit.
Aujourd'hui, ce n'est qu'une réplique qui se dresse à Nice, réalisée par le sculpteur Schaeffer. Malgré les ravages du temps, ce monument reste un témoignage des efforts de paix dans une période marquée par la guerre. En 1906, il fut classé monument historique, assurant ainsi sa préservation pour les générations futures.
5. Ses bâtiments ont inspiré l'appellation "Carré d'Or"
Délimité par le boulevard Victor-Hugo au nord, la promenade des Anglais au sud, le boulevard Gambetta à l'ouest, et l'avenue Jean-Médecin à l'est, le "Carré d'Or" est réputé pour son élégance et a logiquement été inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en juillet 2021.
Ses bâtiments, principalement construits entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, reflètent l'architecture Belle Époque et Art Déco, caractéristiques de la Nice des années 1895-1920.
Depuis le XVIe siècle, le "Carré d'Or" a beaucoup évolué, abritant des monuments qui ont marqué notre histoire. Autrefois baptisé le "quartier de la croix de marbre" ou, moins flatteur, le "Pré aux Oies", on y découvre aussi la Villa Masséna, haut lieu des célébrations locales les plus importantes.
Le pré-aux-Oies n'était pas situé à la Croix de Marbre mais près de l'embouchure du Paillon (actuellement rue Saint François de Paule)