C'est dans un quartier populaire et étudiant de l'Est niçois que la mairie lançait, en pleine crise sanitaire, une salle de spectacle dédiée aux musiques actuelles. Le Stockfish veut aujourd'hui s'imposer parmi les incontournables.
Joeystarr, 47Ter ou encore Étienne de Crécy : le "mini Zénith" de la Maison de l'étudiant a réuni une belle brochette de talents ces derniers mois. 700 places, des équipements tout neufs, un quartier en pleine transformation, desservi par le tram… L'essai, en toute logique, est transformé.
Comment compte évoluer "la plus petite des grandes salles" cette année ? Avec quels moyens ? Alors que sa nouvelle programmation (à retrouver par ici) vient d'être dévoilée, 5 questions à l'adjoint au maire Graig Monetti, qui porte ce projet comme son bébé depuis le départ.

1. Que nous réserve le Stockfish en 2023 ?
Graig Monetti : On a fait 13.000 spectateurs la saison dernière, l'objectif est de dépasser les 37.000. Nous allons multiplier les "lives", il y aura beaucoup moins de DJ sets. Avec 80 % de musique, 20 % d'humour et de théâtre. Et toujours les "Jeudis du Stockfish", consacrés aux talents locaux.
Il y aura une trentaine de dates de février à juin, et une nouvelle trentaine de septembre à décembre.
2. Avec quelle identité ?
L'éclectisme ! Basés sur la formation live, on va aller chercher de la funk, de la soul, du rock, du metal, de la pop ou du rap. Nous sommes dans une recherche de l'avant-garde dans ces musiques actuelles.
Niveau public, on a fidélisé des trentenaires-quarantenaires qui ont envie de sortir et qui n'avaient pas de point de rendez-vous. On reçoit un peu tout le monde à l'année en fonction des dates, familles ou étudiants. On brasse large !

3. Comment attirer de grands noms dans une salle aussi récente ?
Le Stockfish a du matériel son et lumière d'une qualité équivalente à celui d'un Zénith. Une partie des bénéfices est reversée à des associations. Et enfin, elle répond à une demande des artistes. Avant elle, en dehors de l'été, ils n'avaient nulle part où se produire.
La carte de la France dans le domaine ne doit pas s'arrêter à Marseille. Notre réputation se construit dans le milieu, notamment avec un très solide accueil des talents.
4. Le Stockfish porte aussi des engagements…
Pour l'ouverture de cette nouvelle saison, on a pu accueillir Kiddy Smile, une icône de la communauté gay. Les bénéfices de cette date ont été reversés au Centre LGBT Côte d'Azur. On peut servir l'intérêt général avec ce type de moment de légèreté et de vivre ensemble.
5. Comment confirmer ce succès ?
Entre septembre et décembre, nous proposerons des "ghosts shows", c'est-à-dire que vous prenez une place sans savoir qui vous allez voir. Vous aurez des artistes de niveau Bercy (une salle de concert qui peut aller jusqu'à 20.000 places, ndlr) qui adorent cette idée originale et décalée. Filer un coup de main à une asso est aussi l'argument qui fait la différence.
Il y a des choses qui ne trompent pas. Le Hellfest Festival, la référence absolue du metal, va proposer chez nous une avant-première au printemps 2024. Le "warm up" de cet évènement mondial sera à Nice.
Pour finir, en 2024, nous aurons notre propre unité de production (ingénierie son, captation d'instruments…). Il y aura un studio d'enregistrement au Stockfish où nous accompagnerons de jeunes talents, en partenariat avec un important label.