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Le groupe Retrouver Nice, celui des élus municipaux Reconquête et ex-RN, dénonce une gestion erratique de la régie de transports métropolitains.
C'est la mauvaise nouvelle de cette fin d'année : en 2023, Lignes d'Azur va se réorganiser pour réaliser plusieurs millions d'euros d'économies. Des lignes de bus seront arrêtées, le tramway sera en fonction moins tôt…
Dès l'été prochain, les prix des tickets et des abonnements augmenteront également. Un petit chamboulement que ne goûte pas du tout l'opposition.
Au cours d'une conférence de presse ce mardi 13 janvier, les élus du groupe Retrouver Nice ont dénoncé la gestion de la régie. Et proposé quelques idées.
En bref > Hausse des prix, fin de lignes… la fiche de synthèse sur les changements chez Lignes d'Azur à Nice

"Lignes d'Azur, c'est le commerçant de centre-ville qui se rend compte qu'il dépense bien plus qu'il ne gagne. Et dans une réflexion géniale, pour faire face, l'enseigne ouvrirait plus tard, fermerait plus tôt et réduirait son offre!"
C'est avec cette métaphore ironique que Jean Moucheboeuf a voulu pointer la "très mauvaise stratégie" mise en route pour les transports métropolitains.
"Il fallait économiser ailleurs!"
La suppression annoncée du carnet de 10 voyages à 10 euros, il l'a encore en travers de la gorge. "C'est une offre qui correspond à énormément d'usagers. Tellement qu'elle représente à elle seule 25% des ventes!"
À la place, RLA va proposer une carte de 50 voyages à 50 euros. "Ça n'a aucun sens. Personne ne va vouloir avancer une somme pareille pour un ticket. En réalité, la régie veut que les Niçois lui avancent de la trésorerie ! Les transports publics doivent pourtant être au service de la population… et pas l'inverse".
Qu'aurait-il fallu faire ? "Pour réaliser des économies, on aurait pu envisager d'augmenter le ticket unitaire de 1,50 à 2 euros, puisqu'il s'adresse aux utilisateurs occasionnels. Et ne pas trop impacter les habitués, avec le ticket de 10 trajets et les abonnements".
Et réaliser des économies ailleurs : "On nous dit qu'il y a un trou de 40 millions d'euros. Alors pourquoi déployer un bus à haut niveau de service à Cessole, qui coûte très cher, alors que la ligne 1 du tramway suffit ? Ou pourquoi construire pour beaucoup d'argent un téléphérique vers Saint-Laurent-du-Var qui sera utilisé par 300 personnes?"
"Vers un plan social"?
Pour Retrouver Nice, les choix opérés sont "incohérents et vont pénaliser les plus précaires".
"Quand on fait partir le tram plus tard le matin et plus tôt le soir, on va impacter les soignants, les travailleurs de la restauration, des cinémas et les employés de ménage".
D'après les deux conseillers municipaux, cette réorganisation de RLA ne touchera pas qu'au portefeuille des Niçois : "ce qui se profile, c'est un plan social touchant les agents de Lignes d'Azur. Ou a minima l'absence de remplacements après les départs en retraite".
Le président de RLA Gaël Nofri aura l'occasion de répondre à ces éléments ce jeudi 15 décembre, puisqu'il sera l'invité vidéo de Nice-Presse.
La Métropole répond
Des précisions sur la disparition du ticket de 10 trajets. Au 1er juillet, il n'y aura plus de tickets en papier, place à une carte rechargeable "plus pratique et plus écolo", nous explique Nice Côte d'Azur.
Un tarif dégressif sera mis en place. Il faudra acheter 50 trajets pour qu'ils vous reviennent à un euro, le prix actuel sur la carte de 10. Mais dès que les douze trajets seront dépassés, le prix unitaire baissera (1.70, 1.50…).
Un débat est prévu à ce sujet en Conseil métropolitain, mercredi 14 décembre.