L'objectif est simple : désengorger les axes routiers empruntés chaque jour par les pendulaires.
La saturation des voies de circulation aux heures de pointe provoque non seulement une perte de temps, mais engendre également une pollution plus importante.
Le téléphérique pourrait donc être une solution, avec tout un lot de promesses pour rendre la vie plus simple. Au sujet de ce moyen de transport pas tout à fait habituel, quelques questions se posent.
Pour quand, et combien cela va coûter ?
Ce vaste chantier, estimé à 40 millions d'euros, débutera à l'automne 2023 selon le planing prévisionnel.
Pour le moment l’avis d’appel public à la concurrence pour la conception, la réalisation et la maintenance de l’engin a été publié lundi 23 mai.
L'Etat financera 1.49 millions d'euros de la construction de la ligne, des 2 stations et des 2 pylônes implantés en dehors du lit du Var.
Le téléphérique serait opérationnel d'ici la fin 2025 après quelques mois d'essais "à blanc".
Où ça ?
La future ligne aérienne "reliera le CADAM (centre administratif) et la mairie de Saint-Laurent-du-Var" indique la Métropole Nice Côte d'Azur sur son site.
La station niçoise sera accessible directement depuis la ligne 2 du tramway.
L'offre en place permettra ainsi de raccorder plus facilement le quartier Méridia - au cœur de l’Eco-Vallée - situé en plein sur le tracé du tramway.
De l'autre côté, un parking relai de 200 places sera construit près de la mairie de Saint-Laurent-du-Var. Une manière d'inciter les résidents à y laisser leurs véhicules pour privilégier l'usage des transports.
Rapide ou pas ?
L'atout mis en avant est la rapidité avec laquelle il sera possible de rallier la dixième ville la plus embouteillée de France avec Saint-Laurent-du-Var.
Selon le descriptif du projet, il ne faudra que 3 minutes pour réaliser le trajet entre les deux stations avec une navette toutes les 4.30 minutes. Les cabines devraient accueillir 60 passagers chacune.
Quelles critiques ?
« Trop coûteux » ou « super pratique », les opinions sont tranchées face à ce projet.
Les résultats de la timide consultation publique ont démontré que 67% des participants approuvaient l'initiative. Il apparaît pourtant que 10% préfèreraient un pont pour enjamber le Var.
Dans notre communauté de lecteurs Facebook Nous les Niçois, beaucoup ont pointé du doigt une idée "inutile" qui pourrait créer un "doublon" avec le futur tram.
Malgré tout, beaucoup ont souligné un projet "intéressant" avec "un accès pour tous au terminus du tram à Nice et à la cité administrative."
Est-ce une première ?
Le modèle du téléphérique urbain semble pourtant être une alternative crédible à l'usage de la voiture. L'idée a déjà été exploitée en Amérique latine et aux Etats-Unis, comme détaillé dans cet article.
En France, le 13 mai dernier, un engin de ce type était inauguré à Toulouse sur un tracé de quatre kilomètres.
Grenoble, Brest, Toulon ou encore Saint-Denis de la Réunion on également adopté ce mode de déplacement. Un projet similaire est en cours de réflexion à Ajaccio.
L'implantation de ces lignes ne se fait pas sans difficultés. Les municipalités se heurtent souvent aux riverains. Lyon, Grasse, Marseille ou encore Orléans ont abandonné ce genre d'idée face au mécontentement de la population.
A Nice, ce n'est pas, d'ailleurs, le premier téléphérique sur la table.
Une ligne entre l'aéroport et le centre commercial Cap 3000 était, ces dernières années, en cours de réflexion avant d'être abandonnée. Même destin pour le réseau de télécabines entre Nice Lingostière et La Gaude. En cause, là aussi, une trop forte opposition.
En mars dernier, les socialistes niçois proposaient d'en construire un au Port Lympia pour rallier la Colline du Château. Un dessein qui restera lettre morte, notamment parce qu'il violerait la loi de protection du site.
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