Nichée entre la promenade des Anglais et la rue de France, la Villa Furtado-Heine fait perdurer une mission depuis plus d’un siècle. L'établissement accueille des officiers français et européens en villégiature ou en mission, dans un cadre unique.
"La villa, léguée au ministère des Armées par Madame Furtado en 1895, a d'abord été destinée au repos des militaires malades, avant d'être transformée au fil des ans en hôtel pour les officiers de toutes les branches de l'armée" nous confie Yubica Sasic, directrice depuis 2018.
Avec ses 36 chambres et son jardin classé aux monuments historiques depuis 1961, la Villa Furtado-Heine est bien plus qu’un simple lieu de séjour. Ce petit établissement offre à ses hôtes une atmosphère apaisante, mêlant confort moderne et patrimoine ancien.
"Tous les officiers, comme les militaires de l'armée de terre, mer et de l'air mais aussi les gendarmes et les pompiers de Paris et de Marseille, peuvent y séjourner", précise la directrice.
Histoire prestigieuse
La bâtisse, construite en 1787 pour Lady Penelope Rivers, épouse de Lord Rivers, est une œuvre architecturale de l’époque, érigée parmi les nombreuses villas luxueuses qui jalonnent la Promenade des Anglais.
Confisquée durant la Révolution française, elle est rachetée par Sébastien Grandis, un Niçois influent qui la loue à des personnalités de renom. L’un des moments marquants de son histoire a été le séjour de Pauline Borghèse, sœur de Napoléon Ier, qui y aurait vécu entre 1807 et 1813.
Cependant, le véritable tournant fut son acquisition en 1882 par Cécile Furtado-Heine, une philanthrope et veuve du banquier Charles Heine. Femme engagée pour de nombreuses œuvres caritatives, elle en fit don au ministère de la Guerre en 1895, afin qu’elle serve de maison de repos aux officiers.
Patrimoine vivant
"Cet acte généreux a permis d'en préserver l’âme, tout en lui offrant une nouvelle vocation, au service de ceux qui ont défendu leur pays." Bien que modifiée pour répondre à ses nouvelles fonctions, elle a su conserver son charme d'origine, et demeure l'un des rares exemples d'architecture du XVIIIe siècle encore debout sur le front de mer niçois.
"Nous sommes fiers de perpétuer cet héritage" affirme Yubica Sasic. "La villa est un lieu de mémoire, mais aussi un havre de paix pour les officiers qui y séjournent. C’est un privilège unique de pouvoir offrir un tel cadre à ceux qui ont servi."
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