Plus d'un tiers des Niçois vivent dans un quartier qui répond à la règle des "3-30-300". De quoi limiter, grâce à un environnement plus sain, la propagation de certaines des maladies les plus mortelles.
"La cinquième cause de décès dans le monde est liée, en grande partie, à l'environnement dans lequel nous vivons. Je parle des cancers du poumon qui atteignent des gens qui n'ont pourtant jamais fumé". C'est l'alerte lancée par Paul Hofman, directeur de l'institut hospitalo-universitaire niçois RespirERA ce 29 août.
"On observe de plus en plus d'hospitalisations 'abusives' sur notre territoire, qui sont liées à des problèmes respiratoires : c'est souvent une conséquence directe de la qualité de l'air" poursuit l'expert, depuis une conférence de presse proposée par la Métropole Nice-Côte d'Azur. "Il y a urgence, puisque nous constatons aussi que la mucovicidose atteint désormais de très jeunes enfants".
Dès lors, que faire ? Les leviers d'action sont évidemment multiples. Mais un nouveau standard international pourrait bien inverser la tendance. Cette règle, les "3-30-300", développée par le chercheur néerlandais Cecil Konijnendijk, est un défi titanesque posé aux plus grandes villes du monde. Nice, comme d'autres agglos - Nantes est en première ligne, notamment - promet de s'y conformer le plus vite possible.
Très concrètement, il s'agit de garantir à chaque habitant de voir 3 arbres depuis son domicile ou son lieu de travail, que son quartier soit vert pour un tiers, et qu'un jardin public soit aménagé à moins de 300 mètres. Ce qui nécessite, pour bien des grosses communes, de réparer des décennies de folle urbanisation.
Nice part avec des atouts dans sa manche. Son développement en tant que destination de villégiature a vu, très tôt, de nombreux parcs s'aménager, au côté de ses fameuses collines verdoyantes. La plus symbolique étant celle du château, avec ses 19,3 hectares de jardin, lui-même perché à une centaine de mètres du sol. Mais il y a encore du boulot.
Des îlots de chaleurs identifiés
"Depuis 15 ans, on s'attache à refaire de Nice la ville-jardin, la ville verte de la Méditerranée" avance le maire, Christian Estrosi. Lequel a fait tomber une gare routière pour dégager une coulée verte de 12 hectares, dont la surface aura doublé d'ici à l'an prochain. D'autres chantiers sont en cours, notamment à Jeanne-d'Arc, dont l'inauguration est imminente. 50% des cours d'écoles ont également été repensées.
La municipalité promet d'avoir planté avant 2026 au moins un arbre pour chaque Niçois. 92% en voient déjà trois depuis leur domicile, d'après le service de cartographie de la collectivité. Presque la moitié, 45%, résident dans une zone végétalisée pour un tiers. Enfin, 83% ont accès à un espace vert à moins de 300m. Ainsi, plastronne la Métropole, la fameuse règle est suivie à 37,5% pour l'heure. Un point de situation est promis "tous les six mois" à partir de maintenant.
Reste que dans certains coins de la cité, on continue parfois de suer à grosses gouttes. Et de mal respirer. Ainsi, la Métropole identifie des priorités d'aménagement du côté de Saint-Sylvestre, Notre-Dame, Lépante, Riquier, Saint-Roch et Magnan. Dans la Plaine du Var aussi, où les immeubles ont poussé comme des champignons ces dernières années. Cinq nouveaux parcs vont y ouvrir, sur 67 hectares.
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