Ce lundi 25 septembre, Saorge (Alpes-Maritimes) et Entrevaux (Alpes-de-Haute-Provence) ont officiellement pu recevoir le prestigieux label.
Sommaire
A l’issue d’une réunion sur deux jours les 22 et 23 septembre, la commission qualité et labellisation des "Plus beaux villages de France" a annoncé ce lundi 25 l’entrée de deux nouvelles communes dans le réseau national.
Ces "pépites" pour les yeux nous viennent de Provence-Alpes-Côte d’Azur, et portent ainsi à 176 le nombre de villes ayant reçu ce label, gage d’une destination qualitative pour les touristes.
Donnons la priorité au représentant des Alpes-Maritimes, à savoir Saorge, qui se trouve dans la vallée de la Roya. A la frontière avec l’Italie se dresse cette municipalité à flanc de montagne. Un territoire enclavé à l’histoire extrêmement riche, en témoigne l’architecture médiévale de cette place forte auparavant réputée comme imprenable.
Saorge, "le verrou de la Roya"
C’est pour cela que ce lieu était surnommé "le verrou de la Roya" protégé par trois châteaux. Des traces de ce passé sont encore visibles, entre le dédale de ruelles, les passages voûtés et les hautes façades pour certaines colorées. Le village s’étale sur trois niveaux, reliés par des escaliers nés des restes de l’ancienne forteresse. Il forme comme un amphithéâtre au-dessus des gorges de la Roya.
On y découvre un patrimoine religieux particulièrement remarquable, à commencer par l’église Saint-Sauveur au style baroque. A l’origine édifiée à la manière romane, elle porte encore aujourd’hui la trace des colonnes peintes en trompe-l’oeil comme on le faisait à l’époque. Le monument a revêtu des ors et des peintures très colorées du XVIIIe siècle.
Il faut également parler de l’ancien monastère franciscain fondé au XVIIe siècle. Au fur et à mesure des années, le couvent s’est agrandi, la confrérie se voyant offrir par la commune la chapelle Saint-Bernard puis, afin d’y installer le couvent, le terrain attenant, en 1648.
Les soldats français récupérèrent le domaine en 1794, avant qu’il ne soit transformé en hospice communal, avant d’être rendu aux Franciscains en 1824. À partir de 1903, il fut utilisé notamment comme colonie de vacances, mais aussi par les troupes allemandes et italiennes lors de la Seconde Guerre Mondiale. Monument historique depuis 1917, il appartient désormais à l’État qui y organise une retraite d’écriture. Sa gestion revient au Centre des monuments nationaux, qui y prévoit plusieurs manifestations culturelles pour le public.
Un patrimoine religieux et naturel très riche
Évoquons également la chapelle de la Madone del Poggio, pur produit de l’art roman ancien sur lequel ont été imaginées des fresques. Ce sanctuaire a ainsi accueilli les moines de Lérins. Propriété privée, vous pouvez tout de même admirer de ce bien son magnifique clocher.
Sur le plan de la nature, Saorge n’est pas en reste, en particulier si vous vous rendez au "bain du sémite", cette piscine d’eau pure alimentée par la Bendola. Un site à la fois sublime et sauvage, à seulement quelques mètres de la route. Entouré d’un côté par la montagne, et de l’autre par les roches qui servent de plage aux baigneurs l’été, le bassin a un effet captivant qui ne lasse pas les curieux pénétrant en ces lieux.
Le décor médiéval d'Entrevaux
L’autre commune ayant obtenu cette prestigieuse distinction est Entrevaux, localisée entre Digne et Nice, aux confins des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes. Cité fortifiée en son temps par Vauban, elle a grandi sur une arête rocheuse, au bord du Var.
Portée par son architecture, et particulièrement le pont-levis et la porte royale entourée par deux tours, mais aussi par la citadelle, la ville peut s’enorgueillir de posséder en plus de tout cela un panorama à couper le souffle. Une cathédrale, de belles balades dans les ruelles étroites et les places enjolivées par des fontaines, voilà ce qui a poussé le jury à labelliser Entrevaux.
Notons que ces deux agglomérations seront réévaluées d’ici six à neuf ans afin de confirmer ou non le mérite de cette appellation.