Président-fondateur de l’association des commerçants de Saint-Isidore, Christian Arione incarne l’esprit du quartier. Résident de longue date, agent immobilier et ancien membre actif du fameux Comité des fêtes, cet entrepreneur met son expérience et sa passion au service d’un objectif : fédérer les acteurs économiques locaux, dans un territoire en pleine mutation.
L’association des commerçants de Saint-Isidore fête son premier anniversaire. Pourquoi avoir décidé de la créer ?
Ces dernières années, de nombreux immeubles ont été construits, avec des locaux commerciaux. En tant qu’enfant de Saint-Isidore - mon père était exploitant agricole dans la Plaine du Var - et par mon activité dans l’immobilier, j’ai accompagné l’installation de nouvelles sociétés. Il y avait une véritable inquiétude entre les enseignes historiques, et les nouvelles venues.
Beaucoup s'interrogeaient sur les franchises qui allaient s’installer, comment la cohabitation allait se passer. Avec Laura Montanez (vice-présidente de l'association, à la tête de Bleu Immo, ndlr), nous avons constaté qu’il y avait un réel besoin de fédérer ces acteurs. Quand un commerce a une demande, il est souvent difficile pour lui de se faire entendre seul. En se regroupant et en parlant d’une seule voix, tout devient plus simple.
Quels sont les objectifs de l'association ?
Nous essayons de recréer un esprit de village. Nous ne sommes pas là pour organiser des événements extravagants, mais plutôt pour proposer des moments de convivialité : des apéros, des afterworks, des petits-déjeuners. Ces initiatives favorisent les échanges entre commerçants et habitants.
Nous voyons déjà que des synergies se créer. Des groupes d’amis se forment et des entreprises collaborent sur des projets communs. Cela change aussi la perception des habitants, en particulier sur la division historique entre le "vieux" et le "nouveau" Saint-Isidore.
On entend souvent qu'il y aurait une séparation entre deux parties du quartier. Comment l’association agit-elle sur ce point ?
Le pont de l’autoroute est une barrière symbolique forte. Moi-même, j’ai mis du temps à l’accepter. Pendant longtemps, les habitants prenaient leur voiture pour traverser le quartier, alors que tout est largement faisable à pied !
Nous avons beaucoup communiqué pour encourager les échanges et renforcer les interactions. Aujourd’hui, cela commence à porter ses fruits : les gens fréquentent les deux zones, pour manger ou faire leurs courses.
Comment sélectionnez-vous les nouveaux commerçants ?
Nous comptons actuellement 60 adhérents, commerçants et professions libérales. Nous veillons à représenter équitablement les deux zones. Pour les nouvelles installations, même si nous n’avons pas la main sur tout, nous faisons en sorte d’encourager une sélection intelligente, pour éviter une concurrence déloyale avec les historiques. Nous accompagnons également les nouveaux avec des loyers progressifs, pour leur laisser le temps de développer leur activité.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Nous voulons attirer davantage d’adhérents et créer des événements encore plus marquants. Nous réfléchissons par exemple à organiser un pique-nique géant dans la rue piétonne, ou un speed dating pour la Saint-Valentin.
L’idée est d’apporter une véritable dynamique au quartier, avec un grand événement annuel et des rendez-vous réguliers. Ce sont ces moments-là qui font vivre un quartier et renforcent son attractivité.