L'homme fort de la campagne LR souhaite réformer les impôts sur l'héritage : une "urgence" et "une nécessité économique", plaide-t-il.
"L'impôt français sur les successions et les donations est le plus élevé d'Europe et parmi les plus élevés du monde. Il constitue l'une des plus grandes injustices subies par nos concitoyens."
La messe est dite, pour Éric Ciotti, personnalité clé de la campagne présidentielle de Valérie Pécresse, il faut faire sauter tout cela.
Une antienne à droite, laquelle avait avancé sur la question sous Nicolas Sarkozy. La gauche dénonçait alors un"cadeau magistral" pour les plus riches, ce que le magazine "Marianne" développe encore aujourd'hui (les héritages moyens ne seraient que très peu touchés, en réalité, par la taxation actuelle, développe par exemple l'hebdomadaire).
Valérie Pécresse propose notamment d'abaisser les ponctions sur les donations "des parents [à leurs enfants], des grands-parents [aux] petits-enfants, des oncles et tantes [aux] neveux [et entre] frères et sœurs", en leur permettant de transférer "100.000 euros défiscalisés tous les six ans". Ce qui n'est possible actuellement que tous les 15 ans, et pour un montant trois fois inférieur.
"Tendre la main aux jeunes"
Éric Ciotti en a fait l'un de ses chevaux de bataille.
"Face à une telle exception française, j'ai porté lors du congrès des Républicains des propositions inédites de suppression de ce qui s'apparente à un impôt sur la mort" rappelle ainsi le député des Alpes-Maritimes dans le JDD, ce dimanche 16 janvier.
"Sous ce quinquennat, la haine de l'héritage tourne à plein régime" dénonce-t-il encore.
"Une fiscalité aussi élevée sur la transmission équivaut à s'attaquer à la belle idée de propriété. Hériter est synonyme d'enracinement et de filiation, cela veut dire que l'on a des racines, que l'on vient de quelque part, que l'on se rattache à quelque chose de plus grand que son individualité. L'exact opposé du macronisme et de la start-up nation qui symbolisent la société de l'individualisme forcené, un homme sans racines."
"C'est aujourd'hui (…) aussi le fondement économique même du maintien de cet impôt qui est à remettre en cause. Une urgence car la France est aujourd'hui à contre-courant de ses voisins de l'OCDE".
Éric Ciotti
De même, "desserrer l'étau fiscal en baissant les droits de donation permettrait une plus simple transmission aux générations futures qui pourraient réinvestir cet argent dans l'économie réelle".
"Une telle mesure constituerait une formidable main tendue à la jeunesse et permettrait une relance économique à travers la circulation d'une épargne figée ou en partie accaparée par l'État."
Il s'agirait donc d'une "mesure de salut public pour l'économie française, une chance pour notre jeunesse et une arme pour renforcer nos entreprises!"
Électoralisme
"Après avoir imposé ce thème dans l’espace politique à l’occasion du Congrès LR, une partie de la classe politique, de la majorité à l’extrême droite, tente de braconner sur cette question par électoralisme à 100 jours de l’élection présidentielle" fait valoir l'entourage d'Éric Ciotti.
"Cette tribune dans le JDD rappelle la primauté de sa droite, et celle de Valérie Pécresse".