À quelques jours du second tour de l’élection présidentielle, un appel du monde de la culture à voter contre l’extrême droite, et à choisir Emmanuel Macron, a été lancé à Nice.
“Ensemble, on va une fois de plus être de grands résistants et montrer que nous sommes les héritiers de ce pays des Lumières” a souligné Christian Estrosi.
Une cinquantaine d’acteurs du monde culturel se sont mobilisés, ce mercredi 20 avril, autour du maire de Nice, et de Renaud Muselier, président de la région Sud Provence Alpes Côte d’Azur.
Depuis L’Artistique, ils ont lancé un appel à voter, et à choisir Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, ce dimanche, lors du second tour de l’élection présidentielle.
Michel Boujenah, Charles Berling, Eric Oberdorff, Daniel Benoin, Muriel Mayette Holtz… Différents grands noms de la culture azuréenne ont donc fait le déplacement, certains étaient également présents en visioconférence.
Parmi eux, des directeurs de théâtre et de compagnies, des metteurs en scène, des comédiens, des photographes, ou encore des musiciens… Tous souhaitaient s’exprimer “pour la liberté” et pour promouvoir “les valeurs d’égalité et de tolérance”.
“On ne doit pas se tromper de combat”
Muriel Mayette Holtz, directrice du Théâtre national de Nice (TNN), était présente pour faire barrage à l’extrême droite. D’après elle, “le choix auquel nous sommes confrontés est très grave concernant notre avenir, mais aussi pour celui du monde.”
“Pour moi qui vit dans la culture, c’est la possibilité de l’autre. Il me semble donc fondamental, même si je n’ai aucun conseil à donner à qui que ce soit, de ne pas se tromper de combat”
Muriel Mayette Holtz, directrice du TNN
Pour rappel, elle a aussi publié une tribune ce mardi dans nos colonnes, dans laquelle elle encourage chacun “à se battre pour ses valeurs, de générosité, d’ouverture d’esprit, de justice et d’équilibre entre les femmes et les hommes”.
L’humoriste Michel Boujenah a également pris la parole : “Je ne suis pas là pour donner des leçons aux gens. Je suis là pour affirmer ce que moi je vais voter.”
“Je passe ma vie sur scène, avec le public. En général, je ne prends pas publiquement position, ce n’est pas mon objet de travail. Mais dans les moments extrêmes, je pense que c’est une question de dignité.”
“Il y a un vrai danger”
Le directeur du théâtre Liberté de Toulon, Charles Berling, était lui aussi sur place. Il a souligné qu’il continuerait à critiquer Emmanuel Macron, mais qu’il préfère choisir un parti avec lequel il peut “dialoguer.”
Pour lui, “l’alternative est claire. Il y a la démocratie contre le totalitarisme.”
“Je préfère élire un président que je pourrai critiquer, qu’un pouvoir qui veut ma mort.”
Charles Berling
Ce dernier a d’ailleurs rappelé, qu’en 1997, le Front national a été élu à Toulon. “Une des premières choses qu’ils ont voulu faire, c’est détruire Châteauvallon (scène nationale actuellement dirigée par Charles Berling, NDLR).”
“Avec Patrice Chéreau, nous avons défendu cette structure parce que nous savions que ce totalitarisme, ces dictateurs, n’avaient qu’une idée en tête : détruire la diversité des opinions, la liberté de créer et de penser.”
“Nous avons déjà vécu cette catastrophe que représente la gestion par l’extrême droite. Il y a un vrai danger.”