- Vous lisez un épisode de “Le Vieux-Nice, l’âme de la cité”, l’un des dossiers de Nos Quartiers, la nouvelle rubrique gratuite de Nice-Presse.
Président-fondateur de la jeune association des riverains « Nautre d’en vielha-vila », Jean-Marc Braccalenti veut recréer du lien social entre les Niçois du centre-ancien. Rencontre.
1 - Quels sont les projets Menés par « Nautre d’en vielha-vila » ?
Nous avons organisé en juin dernier un grand pique-nique sur la Colline du Château. Nous avions 130 inscrits, et 94 participants ont répondu présent. C’était super sympa, un vrai succès populaire. Certains ne s’étaient pas revus depuis qu’ils étaient jeunes adultes, il y a 50 ans. Ils s’étaient quittés sans être mariés et se sont retrouvés parents. C’était assez émouvant, et nous avons ressenti une grande ferveur. L’association compte d’ailleurs déjà une cinquantaine d’adhérents.
2 - Pourquoi avoir lancé cette association, qu’est-ce qui vous anime au quotidien ?
Je suis un véritable Niçois de souche. J’ai grandi rue de la Préfecture. Nous étions une grande bande de copains depuis tout petits. Mais au fil des années, on se voyait seulement lors de moments tristes. L’idée m’est alors venue de rassembler tout le monde. Cela a commencé par une petite socca, quelques cafés ensemble, grâce à un groupe WhatsApp, avec quinze à vingt personnes. De bouche à oreille, il y a eu un vrai engouement, et le groupe s’est agrandi. Nous avions alors besoin d’un endroit vaste. J’ai logiquement pensé à la Colline du Château, qui faisait partie de nos aires de jeu quand nous étions jeunes. Anthony Borré (le premier adjoint du maire, Christian Estrosi, NDLR), que j’ai rencontré, m’a dit qu’il me soutenait, mais qu’il fallait créer une association. Elle a été fondée en février 2024.
3 - Quelles sont les principales demandes des riverains qui vous sont remontées ?
Les gens veulent se rassembler. Ils ont besoin de plus de proximité, comme avant. Nous avons été élevés ensemble, dans la rue. Il n’y avait pas une journée où je ne voyais pas mes potes, c’était inconcevable ! On rentrait de l’école, on posait le cartable, et on repartait immédiatement.
« Le Vieux-Nice était un village avec un esprit de famille. Tout le monde était ami à mon époque »
L’hiver, on jouait au ballon. L’été, on allait à la plage. On pique-niquait, puis on rejoignait les parents à la plage des Ponchettes. Parfois, le soir, les gens descendaient même des chaises dans la rue, comme en Italie. On mangeait ensemble, c’était comme à la maison. On était juste malheureux quand il pleuvait, car on ne pouvait rien faire (sourire).
4 - Quelles sont les Évènements que vous aimeriez mettre en place prochainement ?
La priorité est de se revoir. Le Vieux-Nice était un village avec un esprit de famille. Tout le monde était ami à mon époque. Nous avons vécu pas mal de choses ensemble, certains depuis la crèche. Chacun a pris des chemins différents, mais nous venons tous ici avec le plaisir d’évoquer le passé et de reparler de nos souvenirs, comme les petits vieux (sourire). Nous allons bientôt réunir tous les adhérents dans un clos de boules, tenu par un ancien du Vieux-Nice, pour une journée de pétanque, déjeuner et jeux de cartes, dans une ambiance conviviale. Je suis preneur d’idées de la part des gens pour que nous puissions organiser des événements variés et réguliers.
5 - Quel regard portez-vous sur le vieux-Nice ?
Il a beaucoup changé au fil des années. C’est bien pour l’image de la ville à l’international et pour le tourisme, mais c’est plus difficile pour les habitants à cause des nuisances et des problèmes de logement liés aux locations saisonnières. Les étrangers ont acheté beaucoup de biens, et les prix ont augmenté. C’est aussi pour cela que nous voulons reformer cette grande famille du Vieux-Nice.



