Sculpteur, dessinateur, peintre, musicien et même prof ! Originaire de Nice, il est notamment le créateur de « L’homme qui marche », exposé devant l’hôpital Pasteur.
Des ciseaux à bois, des gouges, et bien évidemment de nombreuses sculptures… C’est dans son atelier, situé dans le quartier du Piol, que l’on retrouve Louis Dollé, parrain de notre journal, sourire aux lèvres.
En pleine réalisation sur un tronc en bois de cade, il met son travail de côté pour prendre le temps de nous recevoir. « Vous désirez boire quelque chose ? Un café ?». Rapidement, il nous met à l’aise et nous fait entrer dans son univers. Car oui, ici, nous sommes en plein cœur de son imaginaire : son lieu de création, mais également de vie.
« Je dors là-haut. J’ai longtemps vécu dans mes ateliers, même si, de plus en plus, j’aimerais me trouver une maison en dehors », explique l’artiste à Nice-Capitale.
Un pied en bois accroché sur le mur, des bustes sur des tables et les fameux « Hommes qui marchent » un peu partout. Livres, violoncelle, affiches… Tout un tas de choses sont éparpillées, un peu à son image. « Pour moi, tous les arts s’entrecroisent, donc je pratique un peu de tout ».
Un « Ymagier »
Depuis son enfance, Louis Dollé crée, un peu avec de tout. Après l’obtention d’un CAP ébéniste en 1989, il découvre que ce métier ne lui correspond pas.
Son ambition, c’est l’art.
C’est donc parti pour un stage avec le sculpteur Jean Cortèse. Une rencontre qui le conforte dans son choix et lui donne l’envie de reprendre ses études. Il intègre alors laVilla Thiole, la plus ancienne école de pratiques artistiques de Nice.
Un peu plus tard, en 1990, il se rend également à la Villa Arson, la seule institution nationale dédiée à l’art contemporain. Mais son passage fait long feu. « Ça a été un mauvais choix de ma part. Ce n’est pas du tout ce que je voulais faire en réalité. Je suis donc parti, j’avais besoin de voler de mes propres ailes…»
Artiste à plein temps depuis maintenant vingt ans, il ne cesse de se renouveler. Pour lui, impossible de rester sur une forme unique, ni même sur un seul support.
« Ma technique de base est le bois, mais comme je m’ennuie très vite j’expérimente d’autres choses comme le métal, le plâtre, la terre, ou le bronze… Tout ça est un peu complémentaire pour moi ».
Louis Dollé appréhende son métier comme un « passeur de significations » et se définit lui-même comme un « ymagier ». Une profession du Moyen-Âge consistant à créer de belles images à travers différentes bases et des thèmes variés.

Un besoin de lien social
En 1995, en collaboration avec son amie Gaelle Abolivier, il fonde l’École d’Art et l’association : l’Orange bleue. « On trouvait que c’était un bon moyen de payer un peu nos ateliers mais aussi d’avoir des modèles vivants.» « C’était également l’occasion de diffuser tout ce que l’on faisait. »
Vingt-six ans après, cette enseigne continue d’accueillir des élèves avec le même professeur : Louis Dollé.
« Il y a un côté un peu pédagogique en moi, » reconnaît-il. « Le fait de réaliser mon métier, ça m’a appris énormément de choses. Et j’aime bien rendre cela. »
Pour lui, la dimension sociale est essentielle.
Dans cette même optique, il a rejoint à la fin des années 1990, les collectifs les Diables-Bleus et la Brèche avant d’intégrer No-Made. « À la base je suis quelqu’un de très, très timide. Je ne sais pas créer avec d’autres personnes. Mais par contre, je trouve cela enrichissant d’échanger et de partager. »
« Pour moi, l’art est un médium de rencontres »
Louis Dollé
Cette année, le sculpteur réalise d’ailleurs un livre avec No-Made sur le thème « Chronique » pour leur vingt ans. « On a souhaité réunir tout ce qui a été fait au niveau artistique à Cap d’Ail ».
Dans le même cadre, une exposition est prévue le 4 septembre prochain à la Villa le Roc Fleuri. À retrouver, des productions de l’artiste mais également de Maria Amas, Alain Baudry, Lorenzo Biagi, Rachèle Rivière et bien d’autres encore.