"Racines judéo-chrétiennes de la France, retour de l'autorité, de la liberté d'entreprendre", référendum sur l'immigration… Nouveau candidat (surprise) de la primaire LR, Éric Ciotti lançait sa campagne samedi dans l'arrière-pays niçois. En terrain conquis.
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C'est décidé, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez n'iront pas. Dès lors, qui pourrait être mieux placé qu'Éric Ciotti pour porter la voix de la France conservatrice ?
Parfois qualifiée de majorité silencieuse, c'est cette foule discrète et bien éduquée qui a fait de Valeurs actuelles l'un des magazines les mieux vendus du pays et, plus tard, de Fillon la surprise de la précédente primaire LR.
Dans le département le plus à droite de France, le député niçois cultive ses réseaux depuis bien longtemps maintenant. À son meeting de rentrée ce week-end, le "gratin" politique local était d'ailleurs réuni. Sauf les estrosistes, bien sûr. Le meilleur-ennemi, Christian, passait son dimanche avec les "Macron-compatibles" réunis par Edouard Philippe à Fontainebleau. Toute autre ambiance.
"Quel bonheur de me retrouver au cœur de mon canton entouré par mes amis, ma famille." Dans un décor de "France éternelle", installé dans le grand pré du village de Levens, Éric Ciotti débarque "chez lui", acclamé par 2.500 sympathisants. Attablés autour de nappes tricolores et photographiés par un drone.
Vous étiez 2 500 militants de la France ce soir Levens
Ensemble tournons le dos au filet d’eau tiède qui empêche notre pays de se redresser depuis si longtemps
Osons être de droite, assumons nos idées, partageons notre ambition pour que la France reste la France.#AvecCiotti pic.twitter.com/w58baKw8H1— Eric Ciotti (@ECiotti) August 28, 2021
Parmi les militants ciottistes, Audrey et Sébastien Deschamps, de Saint-Martin-Vésubie : "Nous sommes ici pour le soutenir, pour tout ce qu'il fait pour son village et pour nous. Mais aussi pour ces idées, elles sont bonnes. Il faut davantage d'élus comme lui, on ne peut pas laisser aller."
19 heures passées, Éric Ciotti grimpe sur la scène, dos à la montagne.
"Pas d’adversaires, que des amis"
"Je suis un homme de droite, je ne m'excuserai pas de l'être". S'il est candidat, c'est pour mener une "une campagne sereine, apaisée".
"Il faut que notre famille soit unie, rassemblée. Je n’ai pas d’adversaire dans cette élection, que des amis" lance-t-il.
Face à lui, trois autres aspirants sont en lice. Des seconds couteaux : Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, Michel Barnier, l’ancien négociateur de l’Union Européenne en charge du Brexit et Philippe Juvin, maire de la Garenne-Colombes. Xavier Bertrand se passe de la case primaire.
"Je veux que la France reste la France." Pour l'élu azuréen c'est clair, notre pays "est sur la pente du déclin". Ce qu'il lui fait, c'est "un sursaut, un redressement."
"J'ai la conviction, la certitude même, que les valeurs de droite, l'autorité, la liberté et l'identité, sont à même aujourd'hui de l'enrayer."
Cap (très) à droite
Des axes clairs
sont réaffirmés : "le droit du sang, plutôt que du sol, pour obtenir la nationalité, pour ne pas devenir des Français par hasard", "une baisse de l’impôt sur le revenu
", "la retraite à 65 ans pour protéger nos aînés" et "la diminution très forte des droits de succession
".
Un programme aussitôt taclé par le camp Estrosi. "J’observe à regret que la conception du Général de la Ve République continue d’être bafouée par ceux-là mêmes qui revendiquent son héritage" lance Pierre-Paul Léonelli sur Twitter.
Plus affirmé : "Est-ce que quelqu’un peut changer le bandeau pupitre de Ciotti s’il vous plaît ? À droite (de l’extrême droite) !" bombarde Graig Monetti, adjoint niçois chargé de la Jeunesse.
Soutiens de poids
De nombreux élus de choix étaient présents, au premier rang desquels le président du département des Alpes-Maritimes, Charles-Ange Ginésy. "Je suis ici comme à chaque fois" souligne-t-il auprès de Nice-Presse. "Cette année, je soutiens Éric Ciotti dans sa candidature à la primaire."
"Je pense que la victoire est possible. La majorité des Français est là pour choisir un président de la République qui est issu de nos rangs (chez LR, NDLR). À nous de trouver le bon candidat !"
Jérôme Viaud, le maire de Grasse, la députée Laurence Trastour-Isnart ou encore Sébastien Olharan, le maire de Breil-sur-Roya étaient également sur scène.
Bernard Chaix, vice-président du département et élu à Nice auprès de Christian Estrosi faisait partie des invités. "C'est un homme de conviction, j'adore ça. Il a des idées pour notre pays. Je pense qu'aujourd'hui il incarne ce qu'attendent les électeurs" avance-t-il.
Antoine Véran, le maire de Levens, son suppléant dans ce canton, est toujours au côté de son champion : "Je le soutiens dans cette démarche, que nous voulons conviviale et respectueuse". Assez peu l'ambiance habituelle d'une primaire ou d'une présidentielle, mais on peut toujours l'espérer.
Parmi les 2.500 militants revendiqués, Richard Carles, artisan taxi pour la Ville de Nice depuis 25 ans : "Je partage à 100% ses idées et je suis très admiratif de sa continuité et de sa ligne droite. Il ne change pas de cap par rapport au vent ou aux modes."
"Les jeunes avec Ciotti" étaient bien évidemment installés pour suivre le discours. Alexandre Saradjian, responsable départemental adjoint "a commencé chez les jeunes Républicains".
Mais plus côté Ciotti, finalement, que côté Estrosi : "J'ai fini par être convaincu par Ciotti. Lui suit une ligne claire depuis le début de sa carrière politique." Bien à droite.
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Noémie Meffre avec Clément Avarguès