Avec 350 nouvelles adresses, la plupart en dehors de Paris, le Fooding, guide indépendant de restaurants et hôtels passé sous la houlette de Michelin en 2020, mise plus que jamais sur de petites tables « sincères et humaines » en régions.
Sur les 17 prix dévoilés lundi, à l’occasion de son 25e palmarès, seuls quatre reviennent à des tables parisiennes. « Le plus souvent, ce sont des projets indépendants avec des adresses parfois avec deux personnes seulement, une en cuisine et l’autre en salle, sans relations publiques ni financements extérieurs », souligne Christine Doublet, codirectrice de la rédaction du Fooding, auprès de l’AFP.
« C’est réjouissant de voir émerger autant d’adresses vivantes, sincères et humaines, défendant une cuisine avec des produits des marchés locaux », ajoute-t-elle.
Parmi les lauréats, trois établissements avec des femmes aux commandes : Emmanuelle Lachaud aux manettes du Flores (Fooding d’amour) à Saint-Hilaire d’Ozilhan (Gard), Gallianne Delaforge qui a ouvert Juste une Lichette (meilleure caviste) à Brioude (Haute-Loire) et Mahaut Le Lagadec qui tient le Café Enez (meilleur café de quartier) à Douarnenez (Finistère).
Le Fooding d’honneur récompense le chef Inaki Aizpitarte (Le Petit grill basque, Saint-Jean-de-Luz, Pyrénées-Atlantiques).
Emmanuelle Lachaud « est la parfaite représentation de ce que défend le guide avec une adresse de village ancrée dans le territoire et une carte qui change tous les jours en fonction du marché », indique Mme Doublet.
« Quant à Inaki Aizpitarte, il a marqué l’histoire du Fooding avec plusieurs tables. Avec sa nouvelle adresse du Pays Basque, j’ai fait cette année l’un des meilleurs repas avec des escargots en bouillon et des seiches fraîches », ajoute la directrice du guide.
Deux tables parisiennes, Dandelion et Pierre Touitou, sont distinguées ex-æquo « meilleur sophistroquet » (bistrot de quartier sophistiqué). Blossom à Vernon (Eure), Oobatz et L’Arpaon à Paris sont également primés.
« Nice se démarque »
Le prix de la meilleure cuisine de marché revient au Bistrot des Rosiers (Strasbourg), celui du meilleur bar à délices à La Turlutte (Cap-Ferret, Gironde), la meilleure popote à Glaz (Pont-Croix, Finistère), la nouvelle vague à Rivage (Portivy, Morbihan) et la meilleure équipe au Café Belardi (Saint-Jean-de-Luz).
Le Fooding de la meilleure auberge basco-saxonne distingue Elizaberriko Etxeberria (Hasparren, Pyrénées-Atlantiques).
Nice (Alpes-Maritimes) se démarque avec deux adresses récompensées : le meilleur service en chambre (Hôtel du Couvent) et le meilleur bar d’auteur (Povera, que Nice-Presse vous fait découvrir en images dans ce reportage).
Pour son édition 2025, en librairie le 21 novembre, le guide s’offre une couverture militante bleu-blanc-rouge s’adressant aux « Françaises, Français…»
« On a envie d’interpeller les lecteurs avec une partie magazine assez engagée et consacrée à une France très diversifiée. Nous consacrons un papier aux travailleurs immigrés en cuisine, partie intégrante de toutes nos adresses sélectionnées », explique la codirectrice du Fooding, citant notamment Arles comme « ville très +fooding+».