Propriétaire depuis les années 1970, la mairie a mené quelques travaux pour cette abbaye bien peu religieuse, sans lui trouver de vraie utilité. Supposément vendue au conseil départemental, l’avenir qui lui est promis ne rassure pas tout le quartier.
« Notre objectif reste d’y installer un ‘Observatoire du climat’. Aujourd’hui, Météo-France joue un rôle clé, avec notre soutien. Nous avons modernisé des capteurs, comme celui du mont Vial. Cet observatoire permettra d’allier météorologie et climatologie grâce à des technologies de pointe. Ce ne sera pas un lieu grand public, mais un centre de recherche de qualité, dédié aux scientifiques et aux laboratoires. »
Interrogé par Nice-Presse le 13 mai dernier, le président des Alpes-Maritimes Charles Ange Ginésy en disait un peu plus sur le devenir du site.
Contrairement à ce que son nom indique, le bien n’est pas tellement saint, hormis sa chapelle. Il s’agit d’une villa, datant partiellement du XVIIIe siècle, classée parmi les monuments historiques depuis 1996, et propriété de la Ville de Nice entre 1971 et ces derniers mois. Le tout est, sur le papier, vendu au Conseil départemental, pour 4 millions d’euros, auxquels s’ajoutent 10 millions pour les travaux.
« Ce qui nous avait été promis a changé en cours de route, sans dialogue. J’ai appris dans Nice-Presse que les espaces de communication et d’expositions notamment prévus pour les scolaires et les groupes ne sont plus d’actualité. C’est un revirement » s’agace cette semaine dans nos colonnes Monique Bailet, adjointe du maire Christian Estrosi.
« Nous pourrions casser la procédure »
« Nous avons déjà, par le passé, mené les travaux les plus urgents pour garantir la pérénité de ce joyau patrimonial. Deux millions d’euros avaient été mobilisés par la commune » rappelle-t-elle. « Mais il est impossible de laisser le bâtiment en l’état, sans chantier, pendant des années ».
Des années ? « Oui ! Eric Ciotti, le patron des finances du Département, avait évoqué des travaux et une ouverture rapide. Aujourd’hui, le Conseil nous parle d’un décalage à 2032 ! Tout cela traîne énormément. »
« Nous allons maintenir la pression, avec les riverains, pour que l’abbaye ne se dégrade pas. Mais il faut faire vite ».
Et si rien ne venait ? « Nous pourrions casser la procédure, même si ce n’est pas notre intention, et remettre en vente l’ensemble, puisque six autres candidats s’étaient présentés lors de l’appel à manifestation d’intérêt ». En tout état de cause, la municipalité ne compte pas se relancer dans un projet qu’elle porterait seule.
Les élus du Département assurent que les papiers ont été signés et que les délais ne sont liés qu’aux lenteurs habituelles des procédures administratives. De leur côté, les riverains continuent d’envoyer aux médias des courriers réguliers : peu importe quelle collectivité se remue, ce qu’ils veulent, c’est que l’endroit ne tombe pas en ruine.



