En 2025, la taxe foncière n’a progressé en moyenne que de 1,7 % dans les 200 plus grandes villes françaises, d’après un rapport publié mercredi par l’Observatoire national des taxes foncières, qui établit un lien entre cette stabilité et la proximité des élections municipales de 2026.
Cette augmentation résulte uniquement de la revalorisation annuelle de la base de calcul, la valeur locative, indexée sur l’inflation. Le taux de taxe foncière fixé par les communes demeure presque inchangé par rapport à 2024, avec une légère variation de +0,04 %.
« On a déjà vu ce phénomène en 2019 avec une baisse de 0,7 % du taux de taxe foncière », a rappelé Frédéric Zumbiehl, juriste de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), lors d’une conférence de presse. L’organisme supervise l’Observatoire national des taxes foncières.
Sur la dernière décennie, cet impôt à la charge des propriétaires a connu une progression de 37,3 % entre 2014 et 2024. L’accélération, amorcée à partir de 2018, s’explique par le choix d’indexer la valeur locative sur l’inflation plutôt que sur un coefficient basé sur l’évolution des loyers.
Une évolution liée à l’inflation et aux politiques locales avant les municipales de 2026
Entre 2019 et 2024, la valeur locative, qui correspond à environ six mois de loyers, a été majorée de 16,7 %. Cette hausse représente près des trois quarts de l’augmentation globale de 22,6 % de la taxe foncière sur la période.
Parmi les 50 plus grandes villes, Paris conserve le record de la plus forte hausse de taxe foncière entre 2014 et 2024, avec +87,9 %. Cependant, son taux de 21,2 % reste le troisième plus faible du classement établi.
En 2024, les communes ont fixé leur taux moyen de taxe foncière à 40,7 %, soit l’équivalent d’environ 2,4 mois de loyers.
« La taxe foncière devient un enjeu et constitue un élément d’arbitrage au moment de l’accession à la propriété. Passer de 1 000 à 3 000 euros de taxe foncière ampute le revenu mensuel », a observé Sylvain Grataloup, président de l’UNPI.
L’UNPI souligne également que le taux de taxe foncière tend à être plus élevé dans les grandes villes, dans les communes endettées ou comportant une proportion importante de propriétaires bailleurs. Par ailleurs, la suppression de la taxe d’habitation a incité certaines collectivités à compenser cette perte de recettes en augmentant la taxe foncière, notamment dans les zones où la population s’est accrue.
Et à Nice ?
En mars 2023, nous apprenions qu’à Nice, la taxe foncière sur les propriétés bâties passait de 29,62% à 35,3%. Le taux global (intégrant la taxe des ordures ménagères augmentée l’année précédente) progressait de 46,66% à 52,94%. Les taxes d’habitation sur les résidences secondaires (de 21,10% à 25,15%) et sur les propriétés non-bâties (de 32,29% à 38,48%) étant logées à la même enseigne. Un ajustement qui avait entraîné de vifs débats entre élus.
Plus tôt en 2025, le maire avait pris un engagement dans nos colonnes : « Jusqu’à l’horizon 2030 a minima, non, nous ne toucherons pas, nous n’augmenterons pas les impôts locaux » posait Christian Estrosi le 10 avril, interrogé par Nice-Presse. « Evidemment si l’État ne nous y empêche pas (par ses choix budgétaires) et que nous ne sommes pas confrontés à une crise économique ».



