Entre les commerces fermés qui empêchent les préparatifs de l'arrivée du nouveau-né et les mesures drastiques prises dans les hôpitaux, être enceinte en période de pandémie a tout d'un parcours du combattant !
SANTÉ — Juste à sa voix, elle semble la plus joyeuse qui soit. Pourtant, ce qu'elle vit n'a rien de simple. Célia Parrinello a 26 ans, "27 fin mai" précise-t-elle. Ce n'est pas son anniversaire qu'elle a hâte de fêter, mais bien l'arrivée de son premier enfant, "le terme est pour début juin".
En pleine pandémie, tout a été chamboulé. À commencer par les achats pour l'arrivée du petit garçon : "On avait prévu de tout acheter mi-mars, c'est-à-dire au début du confinement." Alors pour remédier à la fermeture des commerces, Celia et son copain, Alex, ont opté pour le e-commerce, mais là aussi, tout ne s'est pas passé comme prévu.
"Au départ, beaucoup de sites étaient bloqués." Quand finalement, ils trouvent un vendeur, c’est la livraison qui vient poser problème, "les délais de livraison sont rallongés donc il y a certaines choses qu'on n'a pas pu recevoir."
En riant, la jeune femme explique :
"Par exemple, on a le lit mais pas le matelas pour le bébé ! Et il nous manque le body d'un mois…"
Il y a donc la préparation mais aussi les rendez-vous médicaux qui ont été bouleversés. "Pour le gynécologue, il a effectué toutes les consultations grossesses la même journée, donc ça a changé mon heure et mon jour de rendez-vous."
Pandémie oblige, les mesures des consultations ont été modifiées, "c’est très 'protocolisé'. Je devais attendre dans la voiture pour qu’il n’y ait personne dans la salle d’attente."
"J’ai dû mettre un masque et mon copain n’a pas pu venir."
Ce dernier détail, Célia commence à s’y habituer : "J'ai fait les échographies sans qu’il ne soit là non plus, après j’ai ramené les clichés à la maison donc ça allait."
Pour le jour J, les mesures sont plus souples, mais restent présentes, "la sage-femme nous a dit que normalement il pourra être là pour l’accouchement mais il ne pourra pas venir à la maternité donc il ne restera que quelques heures" explique la future maman.
"En ce moment quand le bébé et la mère vont bien, ils laissent rentrer chez eux plus tôt." Mais c’est le premier enfant de la jeune femme, alors, elle préfère que toutes les précautions soient prises "j’ai un peu d’appréhension donc je ne voudrais pas partir trop tôt quand même !" sourit la jeune fille.
Un personnel soignant à l’écoute
L’infirmière en hôpital se sent "bien entourée, le gynécologue et la sage-femme sont là si on a besoin et ils sont très présents malgré tout ça." Pour les préparations à l’accouchement, tout s’est fait à distance, "j’ai eu des rendez-vous médicaux en visio, j’ai trouvé ça assez original !" Par groupe et par le biais de WhatsApp ou Messenger, les futures mamans ont eu des exercices en direct.
S’organiser dans la joie malgré tout
De nature joyeuse, la jeune femme prend la situation avec philosophie, "c'est une situation particulière mais on n'a pas le choix donc on s'y fait." En congé maternité, la Carqueirannaise se tient quand même au courant auprès de ses collègues, "si je n’étais pas enceinte bien sûr que je serais auprès d’elles !"
"Mais c’est sûr que là je suis moins dans ce tourbillon, ce stress que les soignants connaissent. Je prends souvent de leurs nouvelles".
"J’imagine comme ça doit être même si je suis bien loin de tout ça en ce moment. Quand tu n’es pas au cœur, c’est pas pareil."
Quoiqu'il en soit, même si la situation n’est pas idéale, Célia reste positive, "ce confinement, au final il ne s’est pas si mal passé, j’ai la chance d’avoir un petit jardin. Et puis mon copain ne travaille que le matin en ce moment et il est bien protégé dans son entreprise, donc ça va."
La crainte de "l'après"
Ce qui inquiète un peu plus Célia, c’est l’après. Lorsque déconfinés, elle et son bébé devront faire face à une pandémie toujours présente.
"J’ai un peu peur parce que je me dis 'comment ça va se passer si je veux sortir me balader?'. Au début je ne vais pas aller dans les commerces avec lui, il sera trop fragile."
Mais avec des parents qui habitent à une heure de chez elle, les journées en famille sont déjà programmées, "Je ne pense pas qu’ils pourront être à la maternité, mais on en profitera après !" conclue avec joie Célia.