Les boutiques de CBD fleurissent un peu partout dans les Alpes-Maritimes. Ce composant qui ressemble au cannabis tout en étant autorisé s'est grandement démocratisé depuis plusieurs mois.
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Même odeur, même apparence que le cannabis classique. Pourtant, cette plante est légale, elle se nomme CBD ou encore cannabidiol. Sa molécule est issue du chanvre, tout comme le tétrahydrocannabinol, THC, mais ne possède pas les mêmes vertus psychotropes.
Le THC altère les sens et développe une dépendance physique. À l'inverse, le CBD ne provoque pas d'addiction. Le "cannabis light" ne contient que 0,2% de THC -- au-delà, il serait considéré comme un stupéfiant. Il procure une sensation de soulagement, et de relaxation comme un sédatif pourrait le faire.
Sa commercialisation est en plein essor : une vingtaine de boutiques sont déjà ouvertes à Nice.
Légal, mais contrôlé
En France, seule la consommation de THC est interdite. Pour ce qui est du CBD, il est autorisé, mais reste extrêmement réglementé. Dans les shops niçois, vous le trouverez à la vente sous forme d'huile, de cosmétique, de gâteaux ou de liquide pour vapoter.
Actuellement, il est interdit d'acheter des fleures séchées destinées à la combustion par exemple.
En ce qui concerne la culture du CBD, elle est également autorisée. On le retrouve notamment dans l'industrie textile, alimentaire, ou dans le bâtiment. D'ailleurs, la France est le premier pays producteur de chanvre en Europe avec près de 18.000 hectares de récoltes.
Apaisant, mais pas thérapeutique
Depuis quelques années, la molécule du CBD est utilisée pour ses vertus apaisantes, notamment contre les douleurs, inflammations, nausées, crises d’angoisse ou anxiété. Il s'avère aussi efficace contre plusieurs pathologies, comme certaines formes d’épilepsie, d'arthrose, de schizophrénie ou de soulager les personnes atteintes de la maladie de parkinson. Cette substance peut aussi servir pour sevrer une addiction au cannabis.
Attention, il est interdit en France de revendiquer ses vertus thérapeutiques, prévient la Cour de justice de l'Union Européenne. Sauf dans le cas où la substance aurait été autorisée comme médicament par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé ou par la Commission européenne. Le produit doit être évalué selon des "critères scientifiques de qualité, sécurité et efficacité".
Pour autant, beaucoup de scientifiques se contredisent sur les effets véritables de ce "cannabis soft" sur la santé. Son usage doit s'exercer avec précaution. Le surdosage peut avoir un effet néfaste, entraînant des états de somnolence ou des problèmes artériels. Il est proscrit pour les femmes enceintes et les personnes cardiaques.
Où peut-on en trouver ?
À Nice, plus d'une vingtaine de boutiques spécialisées propose des produits à base de cannabidiol. Il existe même des chaînes de magasins dispersées partout sur la Côte d'Azur comme CBD Queen, à Cannes, Antibes et Nice, par exemple.
Les pharmacies commercialisent du CBD dans le cadre de traitements. L'epidyolex prescrit pour calmer les convulsions causées par certaines formes d’épilepsie. Le sativex lui, peut aider au traitement des contractures liées à la sclérose en plaques. D'ailleurs, depuis le 26 mars 2021, la France a commencé l'expérimentation du cannabis médical. Pendant deux ans, 3.000 patients souffrant de maladies graves, comme l’épilepsie ou la sclérose en plaques, seront traités avec du cannabis thérapeutique sous forme d’huile ou d'inhalation.
Combien ça coûte ?
En moyenne, il faudra dépenser entre 30 à 70 euros pour un flacon d'huile d'une contenance de 10 ml. De manière générale, la fourchette de prix est très large, allant de 20 euros ou jusqu'à 150 euros. Les e-liquides sont plus abordables, entre 15 et 20 euros pour une fiole. La concentration, la provenance ou la qualité du CBD, font fluctuer les prix. En général, plus un produit est dosé, plus le prix est élevé.
Luna Toto Brocchi avec Océane Julliot