Les nuits ont été agitées ces derniers temps du côté de Nice-Est, autour de Pont-Michel. Pour y remédier, la municipalité a notamment prévu d'envoyer de nouveaux agents de la brigade privée GAIDA. Celle-ci est déjà déployée du côté des Moulins. Dans des quartiers où des fusils à pompe et des kalachnikovs ont été récemment saisis, les vigiles ont le défi d'imposer l'autorité en n'étant pas armés.
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Dans la colonne des faits-divers, l'Est de Nice a tenu une bonne place ces derniers jours. Les mardi 21 et samedi 25 janvier (notamment !), Nice-Presse vous révélait que les forces de l'ordre ont dû intervenir dans le secteur Fenoglio de Briga, dans le quartier de Roquebillière. La première fois, des hommes du RAID ont été mobilisés, en compagnie de policiers nationaux. Ces derniers ont fait équipe avec la BAC lors de la seconde intervention.
Une montée en température sur fond de trafic de stupéfiants et de gangs armés à laquelle la maire entend répondre, même s'il s'agit d'une compétence de l'Etat avant tout. Samedi 25 janvier, Christian Estrosi s'est exprimé lors d'une conférence de presse dans le cadre du plan de "lutte contre le narcotrafic". Voulant faire "fuir les trafiquants", l'élu a rappelé son intention de rénover le quartier.
16 agents entre les Moulins et Roquebillière
Au-delà du réaménagement du site, il est aussi question de sécurité. L'édile a annoncé le 25 janvier qu'à partir de "février", 16 agents de terrain seront amenés à intervenir sur place. Ils sont issus de la fameuse brigade GAIDA, qui signifie "garde" en niçois. Rappelons qu'ils sont déjà présents dans le quartier des Moulins depuis mai 2024.
Ces professionnels constituent le "groupement d’agents interbailleurs contre les désordres et les abus". Leur rôle est d'assurer des rondes, notamment en soirée, afin de lutter contre la petite délinquance et les nuisances. Ils sont aussi amenés à créer du lien social en veillant à la tranquillité des résidents.
Les vigiles ne sont pas armés, mais sont équipés de matraques télescopiques, de bombes lacrymogènes, de casques et de boucliers. Avant leur intronisation, ces anciens militaires ou ex-policiers ont été formés et sont à présent assermentés.
Après quelques mois d'existence, Nice-Presse dressait le bilan de cette organisation privée, financée par les offices HLM et par la Métropole.
Plus de 2.200 évacuations de fauteurs de troubles
Après l'été 2024, elle avait permis l'évacuation de 797 individus des halls et abords des immeubles pour des troubles.
Les agents avaient saisi 34 armes blanches entre le 9 mai et le 15 septembre, et réalisé une trentaine d'interventions liées à la drogue, confisquant du cannabis, voire des pochons de cocaïne.
Lors de son allocution du week-end, Christian Estrosi a précisé ces statistiques sur les sept mois de mise en place de GAIDA. Elle a évacué 2232 personnes et mis la main sur 2,5 kilos de drogues en 53 saisies.
Concernant l'organisation, l'équipe effectuera une couverture permanente entre Roquebillière et les Moulins. Ajoutons que les 16 membres de la brigade seraient rejoints par neuf autres, à compter du mois d'avril 2025.