De nouveaux quartiers de haute sécurité verront bientôt le jour dans plusieurs établissements pénitentiaires français. Le ministère de la Justice a confirmé dimanche à M6/RTL la création de ces structures à Valence, Aix-en-Provence et Réau, ainsi qu’au futur centre pénitentiaire de Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane, attendu « d’ici fin 2026-début 2027 ».
Tout juste reconduit au poste de garde des Sceaux dans le gouvernement de Sébastien Lecornu, Gérald Darmanin est à l’origine de la mise en place de deux quartiers ultra-sécurisés dédiés aux narcotrafiquants : l’un à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), déjà en activité depuis l’été, et l’autre à Condé-sur-Sarthe (Orne), dont l’ouverture est prévue à l’automne.
La Chancellerie a précisé que les quartiers de haute sécurité de Valence, Aix-en-Provence et Réau devraient être opérationnels « dans les prochains mois », tandis que celui de Saint-Laurent-du-Maroni sera inauguré « d’ici fin 2026-début 2027 », dès la construction du nouveau centre terminée.
« Il y a à peu près 700 personnes qui sont considérées par le service pénitentiaire comme étant très dangereuses », a expliqué Gérald Darmanin dans l’émission « Zone Interdite » diffusée sur M6 dimanche soir.
Le ministre de la Justice a ajouté : « Nous pourrons dans quelques mois avoir 500 de ces 700 criminels détenus dans ces quartiers de haute sécurité ».
Des prisons ultra-sécurisées pour isoler les criminels les plus dangereux
Au printemps, la décision d’implanter un quartier de ce type à Saint-Laurent-du-Maroni avait provoqué la colère d’élus locaux, dénonçant un « retour du bagne ». Cette commune, devenue une plaque tournante du trafic de drogue en Guyane, fut autrefois le principal port d’entrée des forçats venus de métropole entre 1850 et 1938.
Dans l’Hexagone, le quartier de haute sécurité de Condé-sur-Sarthe devrait accueillir ses premiers prisonniers « dans quelques semaines », selon le ministère de la Justice début octobre. À Vendin-le-Vieil, près de 90 détenus ont déjà intégré le quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) entre fin juillet et début août.
Parmi eux figure Mohamed Amra, dont l’évasion meurtrière en mai 2024 dans l’Eure avait coûté la vie à deux agents pénitentiaires. Ces deux établissements devraient à terme accueillir environ 200 détenus, totalement isolés dans un régime de détention strict inspiré des dispositifs antimafia italiens.
Ce modèle carcéral, instauré par la loi contre le narcotrafic adoptée en avril et validé par le Conseil constitutionnel en juin, vise à couper les détenus de leurs réseaux criminels. « Beaucoup de ces détenus sont extrêmement inquiets de ce régime pénitentiaire qui les coupe en effet de leur réseau », a souligné le ministre, tout en jugeant « un petit peu tôt » pour dresser un premier bilan.
M. Darmanin a également affirmé que certains prisonniers lui avaient « écrit directement » pour demander à quitter ces quartiers ultra-sécurisés. Toutefois, il est encore prématuré de savoir « si le système de repentis a fonctionné », a-t-il indiqué.
Plusieurs dizaines de détenus ont contesté sans succès leurs transferts et conditions de détention à Vendin-le-Vieil devant la justice. Par ailleurs, l’Association des avocats pénalistes a saisi le Conseil d’État pour obtenir l’annulation du décret autorisant ces structures.
Avec AFP



