Depuis mercredi matin, des dizaines d’agriculteurs bloquent une importante plateforme logistique du groupe Leclerc, située au Luc-en-Provence (Var). À l’appel de la Confédération paysanne, cette mobilisation réclame l’instauration de prix minimums garantis et la fin des accords de libre-échange, dans le but d’assurer un revenu décent aux paysans.
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Arrivés sur place peu avant 5 heures du matin, les manifestants venus des départements du Var, des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse ont pris position devant la plateforme de produits frais Lecasud, bloquant les accès à l’aide de tracteurs, camions et bottes de paille, comme l’ont constaté des journalistes de l’AFP. Une banderole accrochée à un tracteur affiche le message suivant : « Tout paysan mérite un revenu ».
Lecasud, la centrale régionale d’achats et d’approvisionnement des magasins Leclerc pour le sud-est de la France, joue un rôle clé dans l’approvisionnement de plus de 100 points de vente et services de « drive » de l’enseigne dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, selon les informations disponibles sur son site internet.
Cette opération menée par la Confédération paysanne, le troisième syndicat agricole en France, coïncide avec la campagne des élections aux chambres d’agriculture, qui se dérouleront du 15 au 31 janvier.
Depuis l’hiver dernier, les syndicats agricoles multiplient les actions pour dénoncer des revenus insuffisants, les importations à bas coût qui faussent la concurrence, une bureaucratie excessive, et réclamer l’application de normes équitables pour tous les producteurs européens.
Si la FNSEA, principal syndicat agricole, et la Coordination rurale mettent en avant la nécessité d’utiliser des pesticides interdits en France mais autorisés ailleurs en Europe pour préserver les « moyens de production », la Confédération paysanne défend une autre vision. Elle milite pour un « revenu juste », basé sur un soutien renforcé de l’État pour accélérer la transition agro-écologique.
Lors des précédentes élections en 2019, la Confédération paysanne n’avait remporté qu’un seul scrutin sur 101, à Mayotte, où le vote avait été reporté à cause du passage dévastateur du cyclone Chido. Moins d’un agriculteur sur deux avait alors participé au vote.