Depuis toujours, on attribue à l’air marin des bienfaits pour la santé. Aujourd’hui, une étude internationale vient confirmer les effets positifs d’une vie proche du littoral…
Sandra Geiger, chercheuse en psychologie environnementale à l’université de Vienne (Autriche), s’est intéressée aux ressentis des habitants et des vacanciers fréquentant les côtes. Son enquête a été menée auprès de 15 000 personnes réparties dans plus de 15 pays, dont la France, l’Espagne, l’Australie, le Portugal et l’Allemagne.
Les résultats, publiés en 2023 dans la revue Communications Earth & Environment, sont sans équivoque : quel que soit le pays étudié, passer du temps au bord de la mer procure un véritable regain de santé.
Selon la scientifique, il est particulièrement frappant de constater une telle cohérence entre les données issues des différentes nations. L’étude s’est appuyée sur un questionnaire interrogeant les participants sur leur bien-être mental et physique ainsi que sur leurs habitudes liées au littoral.
En général, être au bord de l’eau favorise l’apaisement, permet d’évacuer le stress et les pensées négatives grâce à la lumière naturelle, aux sons de la mer et aux paysages ressourçants.
Contrairement aux environnements urbains, une plage sollicite moins notre cerveau, entraînant une forme de déconnexion bénéfique pour le bien-être psychologique. De plus, le contact avec l’environnement marin constitue une manière de renouer avec nos racines naturelles.
Toutefois, si chacun retire des bénéfices notables en séjournant près de l’eau, l’étude révèle que l’accès aux côtes ne réduit pas les inégalités de santé liées aux différences de revenus. Les experts soulignent que pour combler ces écarts, des politiques publiques adaptées devraient être mises en place afin de permettre aux populations les plus modestes de profiter des bienfaits du littoral.
"Les effets positifs considérables sur la santé d’un accès équitable et pérenne aux littoraux doivent être pris en compte dans l’aménagement des espaces marins", insistent les chercheurs.
Toutefois, ces conclusions doivent être nuancées, notamment en France. L’INSEE rappelle dans un récent rapport que de nombreux habitants des zones côtières, en particulier sur la Côte d’Azur, sont encore exposés à des niveaux élevés de pollution atmosphérique, nuisant ainsi aux bienfaits évoqués ici.