L'utilisation des écrans est parfois un sujet conflictuel entre parents et enfants… Pour inciter les jeunes à ne pas abandonner leurs leçons au profit du divertissement numérique, l'application Nanaba agit comme un contrôle parental éducatif. Une initiative née à Nice.
Bloquer les applications pour limiter le temps passé sur les appareils multimédias ? Oui, mais avec une dimension instructive !
C'est ce que propose l'application Nanaba. Anne-Laure Monier, cheffe d'entreprise depuis 15 ans, est la fondatrice de la jeune start-up niçoise qui développe ce nouvel outil.
Une technique "bénéfique pour les parents et les enfants" et surtout "accessible à tous".
1 - D'où vous est venue cette idée ?
Tout part d'une expérience personnelle. Je suis maman d'une famille recomposée avec quatre enfants : pendant le confinement, j'ai vu leur addiction au téléphone et à la tablette.

Je me suis alors demandé : "qu'est-ce que je peux faire pour remédier à ça ?" Interdire l'utilisation des outils numériques n'est pas une solution, puisqu'ils sont essentiels pour le développement des nouvelles générations. C'est incontournable aujourd'hui.
J'ai d'abord mis en place un deal avec mon ado. Il ne devait pas utiliser son téléphone avant d'avoir fait ses devoirs. Bien évidemment, si je n'étais pas derrière lui, il ne le faisait pas.
Il n'existait pas d'app pour bloquer à distance un appareil numérique et le déverrouiller une fois le travail fait. L'idée a fait son chemin.
J'en ai parlé à mon associé, lui aussi papa, et on a mis nos équipes sur le coup. Les études de marché ont montré un vrai besoin de ce genre d'outil.
2 - Comment ça fonctionne ?
Le concept, c'est de bloquer les applications du téléphone en échange de révisions. C'est opéré via des quizz élaborés par des profs, sur la base du programme scolaire.
On va retrouver deux type de quizz : le premier, c'est le "Nanaquizz". Il comporte 15 questions et va prendre 5 à 10 minutes environ. Ca sera plutôt dédié aux applications sur lesquelles l'enfants va passer du temps, comme Youtube par exemple.
"Les enfants et ados sont réfractaires au début, mais peu à peu, ils s'y mettent spontanément"
Le "Speedy Test", en revanche, c'est une épreuve de vitesse d'une minute et ça concernera plutôt des applications sur lesquelles le temps passé ne va pas être si important. Ca peut être le cas pour Whatsapp, puisque c'est juste pour répondre à des messages.
Le but, c'est d'emmener une forme d'éducation positive, c'est-à-dire qu'on va valoriser la réussite au lieu de punir l'échec.
L'enfant, qu'il ait un bon résultat au quizz ou un mauvais, va quand même avoir accès à son contenu récréatif. Mais les réponses fausses vont réduire le temps accordé.
Les questions qui posent problème seront réinjectées aléatoirement dans d'autres quizz, de façon à ce que la réponse soit apprise et que le jour où l'élève se trouve devant sa copie, il ait les connaissances.
Ça permet vraiment de confronter l'élève à ses difficultés, et à faire en sorte qu'il progresse.
3 - Et ça marche ?
On a passé le cap des 70.000 téléchargements ! C'est très encourageant, puisque Nanaba a été lancée en juin 2021, c'est tout récent.
L'application est aussi distribuée sur l'Apple Store (iOS) et le Play Store (Android) en France, Belgique, Luxembourg et Suisse.
Les retours clients sont aussi très positifs !
Quasiment 90% des parents estiment que c'est un allègement de la charge mentale. Ils n'ont plus besoin d'être en permanence derrière leurs enfants.
L'autre victoire dont nous sommes fiers, c'est qu'au bout de trois semaines d'utilisation, les élèves améliorent leurs résultats scolaires.
Ce sont surtout des collégiens qui utilisent Nanaba et c'est une autre victoire car ce sont les plus attachés à leurs téléphones et tablettes. Ils sont aussi plus réfractaires au soutien scolaire.
4 - Combien ça coûte ?
Il y a un mois d'essai gratuit et après ça passe en abonnement. Nous avons choisi d'avoir des tarifs accessibles qui débutent à 2 euros par mois.
On a mis en place une panoplie d'offres commerciales régulières pour être attractifs.
Le tarif évolue en fonction de l'abonnement souhaité. Là-dessus c'est un peu comme la technique Netflix. Il y a un compte parent, et après on peut ajouter des profils enfants.
"Nous ne voulons pas que les familles aient à choisir entre les activités périscolaires et les cours de soutien"
Le parent va ensuite décider du module à mettre en place. Ca peut être un pack avec le français, les maths et l'anglais, ou alors un module d'histoire pendant trois mois avant des examens… On est vraiment à la carte !
En fonction de la sélection le tarif peut évoluer, mais le but c'est d'être le plus accessible possible, notamment pour les familles nombreuses qui peuvent avoir des difficultés d'accès au soutien scolaire.
Notre objectif c'est vraiment de donner l'éducation pour tous !
5 - Des idées pour faire évoluer cette technologie ?
On travaille beaucoup sur le confort d'utilisation, avec pas mal de questionnaires sur la qualité du service.
On améliore le design, la présentation, les fonctionnalités, mais aussi l'accessibilité des résultats aux parents.
Les modules sont aussi une grande piste de progression. L'objectif c'est d'avoir le plus de matières possible pour personnaliser l'apprentissage et répondre à des besoins spécifiques.
En fonction des demandes on adapte aussi le contenu. En ce moment on a un fort intérêt pour l'anglais par exemple.
D'ici fin janvier, on devrait avoir toutes les disciplines. Pour les collégiens, il y aura aussi des quizz basés sur les annales du brevet.
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