Interview - Les fêtes arrivent à pas de géant et le Covid-19 poursuit toujours sa forte progression dans les Alpes-Maritimes.
Face à des indicateurs dans le rouge, Noël et le Nouvel an sont-ils en danger ? Carole Ichai, chef du pôle anesthésie et réanimation du CHU de Nice fait un point sur la situation avec Nice-Presse.
1 - Comment évolue la situation par rapport à décembre 2020 ?
On a, pour le moment, moins d'hospitalisations que l'année dernière. Mais il faut prendre en compte le fait que la reprise a démarré un peu plus tard.
C'est difficile de comparer réellement les deux périodes.
Une chose est sûre, c'est que la situation est tendue sur l'ensemble de la France, et encore plus chez nous puisqu'on est toujours l'un des départements les plus touchés au niveau du taux d'incidence.
2 - Le directeur général de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris évoque déjà une "6ème vague en janvier". C'est crédible ?
Difficile à dire. Il y a eu une accalmie à partir de septembre et puis ça a repris depuis environ trois semaines.
Est-ce qu'on est vraiment dans une nouvelle vague actuellement, ou est-ce que c'est un prolongement de la précédente ?
Pour le moment on ne sait pas où est le pic, puisque les hospitalisations continuent de croître.
3 - Savons-nous ce qui nous attend pour Noël ?
Avec le variant Omicron, on ne sait pas trop où on en est. C'est le flou pour nous, mais aussi pour l'État j'imagine.
C'est compliqué, parce qu'on doit jouer presque 'au jour le jour', même si on essaie de prévoir les choses.
La situation ne suit pas une règle absolue, ça peut continuer à augmenter comme c'est le cas actuellement, ou ça peut diminuer.
Difficile de se prononcer clairement.
4 - Quels conseils donnez-vous aux Français pour avoir le comportement le plus responsable possible ?
De se faire vacciner. Tous, y compris les enfants, car ce sont des vecteurs importants dans la transmission de la maladie, il ne faut pas le sous-estimer.
Que les gens arrêtent de faire des faux "pass sanitaires" aussi, parce que ça n'apporte rien de bien.
Environ 95% des patients dans nos services de réanimation ne sont pas vaccinés et ils sont entre 30 et 50% à avoir de faux "pass sanitaires" !
Bien évidemment, le respect des gestes barrières est important. Masque, distanciation, se laver les mains… Il ne faut pas baisser la garde !
5 - Pourquoi notre département a-t-il l'air plus touché que les autres à chaque vague ?
On est sur un territoire très touristique, il y a donc un fort brassage des populations qui favorise la diffusion du virus.
On a aussi une importante population sur un même territoire, notamment dans les grandes villes. Ça joue aussi.
Il faut quand même retenir qu'on est un département où on est loin d'être des cancres au niveau de la vaccination, c'est positif.
On est aussi loin d'être les plus touchés de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Les Bouches-du-Rhône sont beaucoup plus impactées, par exemple.