Pour lutter contre la délinquance, des agents de sécurité seront prochainement en patrouille dans le quartier des Moulins. Sur le modèle de ce qui se fait à Toulouse, ce groupement d’intervention tentera d'apaiser la situation actuelle.
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"Nice n'est pas Marseille, et je ne laisserais pas la situation se dégrader" affirme Christian Estrosi. Ce vendredi 24 novembre, un point d'avancement concernant la mise en place d'un Groupement interquartiers de tranquillité aux Moulins a été effectué. Pour rappel, le maire de Nice a proposé, le 14 avril dernier, en conseil municipal, de réunir les bailleurs sociaux volontaires pour embaucher des agents de sécurité privée.
17 agents sur le terrain
Les bailleurs sociaux, avec Côte d’Azur Habitat, et son président Anthony Borré, ont donc créé un groupement d’intervention. Dès janvier 2024, dix-sept agents seront présents sur le terrain, aux abords des HLM dans le quartier des Moulins.
Ils seront mobilisés par vacations de dix heures sur quatre jours, en étant équipés par des armes de catégorie D, c'est-à-dire de matraque télescopique et de bombe lacrymogène. Pour leur sécurité, un bouton d’alerte les reliera directement au Centre de Supervision Urbain de Nice.
"Notre action repose sur trois volets" détaille Eric Zuber, directeur général du groupement. "Le social : il est important d'avoir du lien avec les résidents pour amener de la proximité et de la sérénité au sein du quartier". Deuxièmement, il y a "l'aspect technique" :"nous serons là pour aider le bailleur à limiter les dégradations". Et enfin "la sécurité".
"Généralement, les faits délictueux se passent à partir de l'après-midi, dans la soirée et la nuit. Nous serons présents sur ces créneaux-là sur différents jours de la semaine. L'idée est d'assurer une présence permanente sur le site". Du côté du recrutement, il se veut exigeant avec des tests juridiques, physiques et mentaux.
Toulouse comme modèle
Nice s'inspire de Toulouse. Pour cause, les bailleurs sociaux de cette ville ont créé en 2018 le Groupement Interquartiers de Tranquillité Résidentielle. Rémi Vincent, le directeur général, a présenté quelques résultats en visio : "pour la tranquillité des locataires, c'est un vrai plus dans leur quotidien".
"Nous surveillons une quarantaine de résidences, tous les soirs de l'année, d'environ 15 h à 1 h du matin. Nous avons entre douze et quinze agents opérationnels en chef qui effectuent des rondes de préventions et de sûreté". Mais alors quel est le bilan après cinq années d'exercice ?
"Nous constatons une amélioration de la situation. Il y a une diminution des nuisances, des dégradations, de tous les stigmates qui gâchent la vie quotidienne des gens, avec les détritus, les salissures…" Concernant les secteurs les plus sensibles :"nous avons à minima obtenu aujourd'hui une réorganisation, une régulation, pour ce qui causait des troubles aux locataires".
Côté budget, il faudra compter 1,8 million d'euros par an financés par les bailleurs, la Ville de Nice et la Métropole.