Depuis la mi-mai, des agents de sécurité privés sont déployés dans le quartier des Moulins. L'objectif ? Autour des HLM, assurer la tranquillité et lutter contre les nuisances. Mais alors que pensent les principaux concernés de cette nouveauté ? Nous sommes allés à la rencontre des riverains…
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C'était une promesse de la mairie de Nice et notamment du bailleur Côte d'Azur Habitat. En avril 2023, la municipalité annonçait vouloir faire appel à des agents de sécurité privés pour veiller sur certains logements sociaux, et pour lutter contre les nuisances du quotidien, dans le quartier des Moulins. Un an plus tard, nécessaire à la formation des équipes, le dispositif a été officiellement lancé.
Dix-sept agents ont commencé leurs patrouilles le 2 mai dernier, comme Nice-Presse l’annonçait dans cet article. Le déploiement de ce Groupement d’agents interbailleurs contre les désordres et les Abus aux Moulins (Gaida, garde en niçois) prend exemple sur des dispositifs déjà mis en place, en particulier à Toulouse.
"C'est vraiment rassurant"
Marine vit ici : "je suis contente qu'ils soient là. Par exemple, une fois par semaine, j'emmène mon fils à son cours de sport, du côté de la Digue des Français. Je dois m'y rendre en début de soirée. Savoir qu'il y a des agents dans les alentours, c'est rassurant". De plus : "une amie loge dans une résidence où il y a pas mal de problèmes. Depuis leur arrivée, on dirait que c'est un peu plus calme !"
Emma et Léa (les prénoms sont modifiés) sont elles aussi du coin. "C'est une très bonne chose. Certaines femmes n'osaient plus sortir de chez elles le soir. Ça permettra peut-être d'avoir un peu moins de craintes… Pour nos enfants, c'est rassurant aussi. On se sent davantage en sécurité quand on les voit, mais ce n'est pas souvent le cas pour le moment…"
Ces professionnels - composés d'anciens militaires et d'ex-policiers - sont reconnaissables par une tenue grise et un gilet tactique. Ils sont également équipés d’armes de catégorie D (tasers, matraques, bombes lacrymogènes…) et ont accès à un bouton d’alerte relié directement au centre de supervision urbain.
Un peu plus loin, Rabia rentre chez elle. "C'est très bien de mettre ça en place mais reste à voir si c'est réellement efficace". D'après elle, "les vigiles ne sont pas souvent déployés. Depuis mon balcon, je regarde, sans les trouver assez présents. Aujourd'hui, c'est la première fois". Effectivement, ce mercredi 22 mai, trois d'entre eux étaient bien là, vers 19 heures.
"On ne se sent toujours pas en sécurité"
Rabia se pose notamment des questions sur les circuits réalisés. "Certains immeubles sont squattés par des dealers. Tout le monde le sait. C'est là-bas qu'ils devraient être. Il faut les déloger, ça, ça serait utile". Pour rappel, le rôle de cette brigade est de veiller, notamment en fin de journée et en début de nuit, sur les HLM, et leurs alentours, et de rester à proximité des logements sociaux. Le bailleur lié au conseil départemental, Habitat 06, a refusé de prendre part à cette expérimentation.
Pour Julien et Noémie, "c'est une très bonne chose, mais honnêtement on ne se sent pas forcément plus en sécurité. En quinze jours, on n'a pas vu de différence. Le problème c'est qu'ils interviennent surtout la journée mais pas assez le soir. Pourtant c'est à ce moment qu'il commence à y avoir des problèmes. Avant 15-16 heures, c'est relativement calme".
"Après ils font ce qu'ils peuvent on en a conscience. Il faudrait centrer plus sur la place, juste après Casino et le boucher". Concernant le coût de l’opération, il avoisine les deux millions d'euros. La note est divisée entre la Ville, la Métropole et les bailleurs.