Juste à côté de la gare Thiers, le boulevard Raimbaldi se dégraderait de plus en plus, d'après ceux qui y vivent.
Six ans après, toujours pas d'amélioration ? Au sein d'un quartier populaire du centre niçois, le boulevard Raimbaldi rencontre son lot de problématiques.
Plusieurs alertes ont déjà été lancées, dont celle du patron de l'opposition socialiste d'alors, Patrick Allemand, en 2017. Ce dernier avait interpellé le maire pour dénoncer l'insécurité grandissante du secteur.

En janvier 2023, le boulevard a une nouvelle fois été au cœur des discussions lors de l’assemblée générale du comité de quartier Centre-Ville. Quelques promesses de la municipalité, avec le lancement d’une "grande consultation lors du 1er semestre 2023". Dont on n'a pas de nouvelles.
Pour rappel, la requalification de Raimbaldi d'ici 2026 fait partie des engagements pris par Christian Estrosi, à l'occasion des dernières élections. Qu'en pensent les principaux concernés ? Que réclament-ils ? Nous sommes allés rencontrer riverains et commerçants ces derniers jours.
"Développer de nouveaux commerces"
"Il y a trente ans, c'était magnifique" affirme Myriam, responsable de la pharmacie Raimbaldi. "Aujourd'hui, on voit encore de très beaux immeubles, mais la population s'est énormément dégradée (sic)".
"On note certains efforts, avec notamment la création d'un jardin, mais ça a été squatté, certains font leurs besoins dedans…"

"On a entendu dire que la mairie veut aider en fermant certaines enseignes qui ne sont pas du tout agréables, pour en développer de nouveaux". Un point important : "Il y a ces petites boutiques de 3 m² qui vendent des sodas jusqu'à trois heures du matin. Honnêtement, je pense qu'il s'y passe autre chose, ça semble évident… Il faudrait vraiment qu'elles ferment".
"C'est quotidien !"
Fouad, gérant de Energy-Concept, a décidé de partir. Après quatre ans ici, il cherche un autre endroit pour sa boutique.
Les conditions actuelles, notamment l'ont poussé à faire ce choix. Le souci principal d'après lui ? Les incivilités. "La journée, c'est plutôt calme, jusqu'à 18 heures. Après, il y a des attroupements, avec des gens qui boivent". Le matin : "je retrouve des bouteilles devant le magasin, des gens urinent de partout… C'est quotidien !"

Du côté de Sophie de ETAP Chien : "il y a un manque de propreté, et pas mal d'incivisme de la part des gens qui habitent là." Par exemple, "un jour j'ai trouvé un frigo devant la boutique, des fois ce sont des cigarettes, des canettes…" Au bout de la rue, "il y a aussi beaucoup de drogués".
Pour Julie, employée chez Planète Jeux, le constat est le même : "il n'y pas d'hygiène. L'été, je vous laisse imaginer l'odeur…" L'espoir, nous dit-on, tient en six lettres : Iconic. L'immeuble ultra-moderne en cours de construction près de l'avenue Jean-Médecin (elle-même très dégradée) fait espérer des jours meilleurs aux Niçois du coin. Son inauguration, après plusieurs années de retard, est annoncée pour le premier trimestre 2024.
Qu'en dit la Ville ?
En tout état de cause, une requalification pourrait difficilement être achevée comme promis d'ici à la fin du mandat actuel.
Après avoir écouté vos avis, Nice-Presse a demandé à l'exécutif local ce mercredi 20 septembre quand serait lancée la consultation publique, quelles sont les priorités d'ores et déjà identifiées en termes de nouveaux aménagements, et ce qu'elle pense des nuisances rapportées. La Ville n'a pas souhaité nous répondre.