Un nouveau parti lancé en fin d'été : pour sa rentrée politique dans les Alpes-Maritimes, Éric Ciotti dévoilait son "Union des droites pour la République", auprès de laquelle sont encartés les trois députés que compte Nice. Quelques mois avant de probables nouvelles législatives, et un an avant le top départ de la campagne des municipales, l'UDR s'organise.
L'UDR 06 a son premier responsable départemental, nommé par Éric Ciotti. C'est un professionnel de l'immobilier azuréen et ancien élu local, Cédric Cirasa, 55 ans, qui va se retrousser les manches pour faire vivre cette formation en terres maralpines. Une part de nos lecteurs niçois le connaissent déjà : entre 2005 et 2008, il fut le subdélégué chargé de la culture dans l'équipe municipale de maître Peyrat. Avant de devenir maire-adjoint de Villefranche-sur-mer.
Ce libéral-conservateur convaincu - il revient des Etats-Unis, où il soutenait au Texas la campagne du trumpiste Ted Cruz - va devoir installer la nouvelle marque ciottiste dans une ville que le député entend bien ravir à Christian Estrosi en 2026.
Nice-Presse : l'UDR représente une droite que les Maralpins connaissent bien, ou est-ce un RN-bis, satellite de Marine Le Pen ?
Cédric Cirasa : L'UDR est un nouveau parti qui s'inscrit dans une coalition, avec chacun ses nuances. Nous avons une approche différente du RN sur la réforme des retraites, par exemple. Pour résumer, il s'agit d'une droite libérale, souverainiste, qui défend un État fort sur ses missions principales, telles que la sécurité et l'immigration, et bien moins présent en matière économique.
Les partis politiques se portent plutôt mal dans les Alpes-Maritimes. Pourquoi en lancer encore un autre ?
Les gens ont besoin de se rassembler, avec des formations vraiment nouvelles. Horizons (le parti de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, dont Christian Estrosi est le numéro deux, ndlr) ne compte pas : le parti n'a pas de leader et représente une droite ambigüe. Ils ne font rêver personne. Les Républicains ont tout perdu. Ce parti, c'est le dépôt de bilan total.
L'union des droites suscite un engouement que j'ai rarement vu. On attire des publics qui ne votaient plus, qui n'y croyaient plus. Les adhésions sont très encourageantes, d'autant que les nôtres sont réelles, on ne force personne à s'inscrire. Nous avons commencé à 700 dans le département cet été, pour atteindre les 1500 adhérents ces jours-ci. Avec beaucoup de jeunes. On s'occupe du maillage, d'aller à la rencontre des Azuréens, d'organiser, bientôt, des évènements.
Plusieurs élus locaux rejoindront l'aventure au fur et à mesure. L'UDR 06 compte déjà les trois députés de Nice : Eric Ciotti, notre président, Christelle d'Intorni (Plaine du Var, ndlr) et Bernard Chaix (les quartiers nord). Nous développons un maillage, avec bientôt des référents dans les grandes villes.
Avec quelles ambitions pour les futures élections ?
On voit bien qu'il y a une usure à la mairie de Nice : toutes les bonnes choses ont une fin. À un moment, il est temps d'arrêter : j'ai mal à ma culture. On a mis 20 ans à avoir une vie artistique au niveau. Christian Estrosi a tout démoli, pour remplacer le théâtre de Bayard par une tente aux Moulins. Nos impôts augmentent et les résultats ne sont pas là.
Quelle sera votre patte ?
Je peux comprendre une bonne part des électeurs puisque je suis moi-même un accidenté du système, un "bac -15" comme on dit. La politique, je n'en ai pas fait une carrière. J'ai un vrai travail, dans l'immobilier, sans avoir à courir derrière les mandats, contrairement à d'autres. Ce qui me donne donc une liberté de parole. Mon parcours est constant : j'ai milité pour Raymond Barre, Philippe de Villiers, l'UMP… Les campagnes électorales, je connais. Prendre des coups et en donner également.