Près du Vieux-Nice, le lycée privé Michelet forme les jeunes surdoués depuis trente-cinq ans.
On n'a jamais autant par parlé des HPI, ces personnes dotées d'un "Haut Potentiel Intellectuel" depuis le lancement de la série de TF1 portée par Audrey Fleurot. Mais comme la réalité est plus complexe que la fiction, il y a, depuis 1988, un établissement privé taillé sur-mesure pour accueillir ces jeunes.
Certes, ils assimilent le programme bien plus vite que les autres enfants. Mais, plus fragiles, ils développement aussi davantage de troubles cognitifs (déficit de l’attention, dyslexie,…), nécessitant un accompagnement très personnalisé.

La pédagogie du public n'est pas forcément adaptée. Adrien est l'un des lycéens de "Michelet". Aussi étonnant que cela puisse paraître, "avant d'arriver ici, j'enchaînais les mauvaises notes" explique le jeune homme à Nice-Presse, fin mai. "J'avais du mal à apprendre, à ne pas décrocher en cours".
"J'aimais ce que l'on nous apprenait, mais je pense que l'encadrement n'était pas fait pour moi". Quel changement a-t-il noté depuis son arrivée dans cet établissement hors contrat, où la scolarité s'élève à environ 10.000 euros l'année ? "Ici, les professeurs prennent en compte nos individualités". Les enfants n'ont pas à entrer dans un moule, l'inverse est de rigueur.

Les moyens de cette institution niçoise y sont pour beaucoup. David Bonnefond, professeur de sciences physiques, estime que l'endroit est une "véritable bulle d’air".
"On a le temps d'expliquer les choses, de les approfondir" souligne-t-il. "Les classes ont de petits effectifs, les choses sont très différentes avec 32 élèves à gérer dans le public. Il y a moins de stress, de pression pour tout le monde". 120 enfants venus de toute la France, du CE1 jusqu'à la terminale, sont scolarisés ici. Les niveaux sont fusionnés : par exemple, la cinquième et la quatrième s'effectuent en neuf mois.
La directrice Xave Schorter fait une précision d'importance : les jeunes ne sont pas inscrits s'ils ne sont pas eux-mêmes volontaires : "ça serait une perte d'argent pour les parents, et de temps pour tout le monde. Notre priorité, c'est leur bien-être". Ils sont d'ailleurs reçus sans critère basé sur leurs résultats scolaires.
En général, les lycéens de Michelet obtiennent, pour un bon tiers d'entre eux, leur mention "très bien" au baccalauréat, avec deux voire trois ans d'avance.