Depuis ce jeudi 14 septembre, Vallauris est sous le feu des projecteurs : le maire a en effet indiqué, après la préfecture, que de nouvelles élections municipales auront lieu prochainement.
Le 28 juin 2023 marquera peut-être un tournant dans l’histoire récente de Vallauris, commune maralpine d’un peu moins de 30 000 habitants. En effet, ce jour-là, 18 élus sur 35 membres du conseil municipal ont voté contre une majorité des délibérations.
Les "opposants" montrant là leur désaccord et dénonçant selon eux des irrégularités dans les comptes administratifs de 2022.
Il s’agissait alors du dernier épisode d’un feuilleton s'étirant depuis décembre 2022, avec plainte pour prise illégale d'intérêts du maire, Kevin Luciano, à l’encontre de Claudy Gimenez, son adjointe.
Cette dernière formera plus tard, en avril, un groupe se désolidarisant totalement de l’édile avec six autres élus, eux aussi en désaccord avec le maire. Néanmoins, ils resteront dans la majorité, ce qui, ajouté aux membres de l’opposition, engendrera une véritable cacophonie au sujet du vote du budget.
Démissions en pagaille
La fracture n’a alors fait que s’accentuer, et elle s’accélère depuis fin août avec la démission de 21 conseillers municipaux, dont sept adjoints. Ainsi, la ville se retrouve avec un tiers des élus en moins, ce qui provoque, comme l’a expliqué la préfecture des Alpes-Maritimes ce jeudi 14 septembre dans un communiqué, "une élection municipale partielle intégrale".
Ce scrutin, qui concernera l’intégralité du conseil, interviendra dans un laps de temps de trois mois. Il devrait avoir lieu plus précisément en novembre, ainsi que l’a confié Kevin Luciano à notre partenaire BFM Nice Côte d'Azur.
Le maire a évoqué chez nos confrères une "décision forte", même s’il tient à affirmer que son groupe a "pris ses responsabilités". Selon lui, il fallait impérativement "rendre la parole aux électeurs" et "ne pas laisser cette situation de blocage perdurer".
"Une prise d'otage"
Par cette action, l’édile a souhaité dénoncer "la prise d’otage" de la commune, dont serait d’après lui coupables certains membres de la majorité. Il parle ici des blocages systématiques au conseil municipal suite au basculement d’élus du côté de l’opposition.
"Il fallait absolument casser cette mécanique des petits arrangements, des petites combines entre élus au sein du conseil municipal, a témoigné Kevin Luciano. D'aucuns pensaient se répartir les postes et les quelques avantages avant de penser aux Vallauriens et aux Golfe-Juanais".
Mais il ne s’est pas arrêté là. Celui qui est également conseiller départemental a souligné que "certaines de ces personnes (élues) sont poursuivies par le procureur de la République pour prise illégale d'intérêt", avant de révéler des chantages de la part de membres du conseil.
"Vous avez des élus d'opposition qui vous appellent et qui vous disent 'moi, je suis prêt à voter, qu'est-ce que je peux avoir en échange ?’ Ça m'est arrivé à plusieurs reprises", a-t-il déclaré.
Pas de date officielle pour le scrutin
S’il ne donne pas de noms, il précise néanmoins ne pas avoir saisi la justice, mais trouver ce procédé "inacceptable". Kevin Luciano conclut son entretien avec cette phrase "la parole doit revenir aux citoyens", ce qui sera le cas au mois de novembre, bien que la date exacte n’ait pas encore été communiquée.
A la suite de cette annonce, l’association anticorruption Anticor 06 a réagi par la voix de Jean-Valéry Desens, co-référent et opposant.
Cité par France 3, il indique que "l’argumentaire du maire de Vallauris pour justifier sa décision de provoquer de nouvelles élections municipales n’est qu’une succession d’approximations et/ou de déclarations calomnieuses. A titre d’exemple, il n’est pas acceptable de parler de manipulation et de trahison quand un conseiller municipal décide de se désolidariser du groupe majoritaire. C’est une situation prévue par la réglementation et un choix parfaitement démocratique."
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